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17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 17:43

Les catholiques, juifs et musulmans intégristes, les copéistes décomplexés, les psychanalystes œdipiens, les socialistes naturalistes à la Jospin, les gauchos hétéronormatifs, et le troupeau grandissant des branchés réactionnaires sont tombés d’accord ce dimanche pour faire du droit de l’enfant à avoir un père et une mère l’argument central justifiant la limitation des droits des homosexuels. C’est leur jour de sortie, le gigantesque outing national des hétérocrates. Ils défendent une idéologie naturaliste et religieuse dont on connaît les principes. Leur hégémonie hétérosexuelle a toujours reposé sur le droit à opprimer les minorités sexuelles et de genre. On a l’habitude de les voir brandir une hache. Ce qui est problématique, c’est qu’ils forcent les enfants à porter cette hache patriarcale.

L’enfant que Frigide Barjot prétend protéger n’existe pas. Les défenseurs de l’enfance et de la famille font appel à la figure politique d’un enfant qu’ils construisent, un enfant présupposé hétérosexuel et au genre normé. Un enfant qu’on prive de toute force de résistance, de toute possibilité de faire un usage libre et collectif de son corps, de ses organes et de ses fluides sexuels. Cette enfance qu’ils prétendent protéger exige la terreur, l’oppression et la mort.

Frigide Barjot, leur égérie, profite de ce qu’il est impossible pour un enfant de se rebeller politiquement contre le discours des adultes : l’enfant est toujours un corps à qui on ne reconnaît pas le droit de gouverner. Permettez-moi d’inventer, rétrospectivement, une scène d’énonciation, de faire un droit de réponse au nom de l’enfant gouverné que j’ai été, de défendre une autre forme de gouvernement des enfants qui ne sont pas comme les autres.

J’ai été un jour l’enfant que Frigide Barjot se targue de protéger. Et je me soulève aujourd’hui au nom des enfants que ces discours fallacieux entendent préserver. Qui défend les droits de l’enfant différent ? Les droits du petit garçon qui aime porter du rose ? De la petite fille qui rêve de se marier avec sa meilleure amie ? Les droits de l’enfant queer, pédé, gouine, transsexuel ou transgenre ? Qui défend les droits de l’enfant à changer de genre s’il le désire ? Les droits de l’enfant à la libre autodétermination de genre et de sexualité ? Qui défend les droits de l’enfant à grandir dans un monde sans violence ni sexuelle ni de genre ?

L’omniprésent discours de Frigide Barjot et des protecteurs des «droits de l’enfant à avoir un père et une mère» me ramène au langage du national catholicisme de mon enfance. Je suis né/e dans l’Espagne franquiste où j’ai grandi dans une famille hétérosexuelle catholique de droite. Une famille exemplaire, que les copéistes pourraient ériger en emblème de vertu morale. J’ai eu un père, et une mère. Ils ont scrupuleusement rempli leur fonction de garants domestiques de l’ordre hétérosexuel.

Dans les discours français actuels contre le mariage et la Procréation médicalement assistée (PMA) pour tous, je reconnais les idées et les arguments de mon père. Dans l’intimité du foyer familial, il déployait un syllogisme qui invoquait la nature et la loi morale afin de justifier l’exclusion, la violence et jusqu’à la mise à mort des homosexuels, des travestis et des transsexuels. Ça commençait par «un homme se doit d’être un homme et une femme une femme, ainsi que Dieu l’a voulu»,ça continuait par «ce qui est naturel, c’est l’union d’un homme et d’une femme, c’est pour ça que les homosexuels sont stériles», jusqu’à la conclusion, implacable, «si mon enfant est homosexuel je préfère encore le tuer». Et cet enfant, c’était moi.

L’enfant-à-protéger de Frigide Barjot est l’effet d’un dispositif pédagogique redoutable, le lieu de projection de tous les fantasmes, l’alibi qui permet à l’adulte de naturaliser la norme. La biopolitique (1) est vivipare et pédophile. La reproduction nationale en dépend. L’enfant est un artefact biopolitique garant de la normalisation de l’adulte. La police du genre surveille le berceau des vivants à naître, pour les transformer en enfants hétérosexuels. La norme fait sa ronde autour des corps tendres. Si tu n’es pas hétérosexuel, c’est la mort qui t’attend. La police du genre exige des qualités différentes du petit garçon et de la petite fille. Elle façonne les corps afin de dessiner des organes sexuels complémentaires. Elle prépare la reproduction, de l’école au Parlement, l’industrialise. L’enfant que Frigide Barjot désire protéger est la créature d’une machine despotique : un copéiste rapetissé qui fait campagne pour la mort au nom de la protection de la vie.

Je me souviens du jour où, dans mon école de bonnes sœurs, les Sœurs servantes réparatrices du Sacré-Cœur-de- Jésus, la mère Pilar nous a demandé de dessiner notre future famille. J’avais 7 ans. Je me suis dessinée mariée avec ma meilleure amie Marta, trois enfants et plusieurs chiens et chats. J’avais déjà imaginé une utopie sexuelle, dans laquelle existait le mariage pour tous, l’adoption, la PMA… Quelques jours plus tard, l’école a envoyé une lettre à la maison, conseillant à mes parents de m’emmener voir un psychiatre, afin de régler au plus vite un problème d’identification sexuelle. De nombreuses représailles suivirent cette visite. Le mépris et le rejet de mon père, la honte et la culpabilité de ma mère. A l’école, le bruit se répandit que j’étais lesbienne. Une manif de copéistes et de frigide barjotiens s’organisait quotidiennement devant ma classe. «Sale gouine, disaient-ils, on va te violer pour t’apprendre à baiser comme Dieu le veut.» J’avais un père et une mère mais ils furent incapables de me protéger de la répression, de l’exclusion, de la violence.

Ce que protégeaient mon père et ma mère, ce n’était pas mes droits d’enfant, mais les normes sexuelles et de genre qu’on leur avait eux-mêmes inculquées dans la douleur, à travers un système éducatif et social qui punissait toute forme de dissidence par la menace, l’intimidation, le châtiment, et la mort. J’avais un père et une mère mais aucun des deux ne put protéger mon droit à la libre autodétermination de genre et de sexualité.

J’ai fui ce père et cette mère que Frigide Barjot exige pour moi, ma survie en dépendait. Ainsi, bien que j’aie eu un père et une mère, l’idéologie de la différence sexuelle et de l’hétérosexualité normative me les ont confisqués. Mon père fut réduit au rôle de représentant répressif de la loi du genre. Ma mère fut déchue de tout ce qui aurait pu aller au-delà de sa fonction d’utérus, de reproductrice de la norme sexuelle. L’idéologie de Frigide Barjot (qui s’articulait alors avec le franquisme national catholique) a dépouillé l’enfant que j’étais du droit d’avoir un père et une mère qui auraient pu m’aimer, et prendre soin de moi.

Il nous fallut beaucoup de temps, de conflits et de blessures pour dépasser cette violence. Quand le gouvernement socialiste de Zapatero proposa, en 2005, la loi du mariage homosexuel en Espagne, mes parents, toujours catholiques pratiquants de droite, ont manifesté en faveur de cette loi. Ils ont voté socialiste pour la première fois de leur vie. Ils n’ont pas manifesté uniquement pour défendre mes droits, mais aussi pour revendiquer leur propre droit à être père et mère d’un enfant non-hétérosexuel. Pour le droit à la paternité de tous les enfants, indépendamment de leur genre, de leur sexe ou de leur orientation sexuelle. Ma mère m’a raconté qu’elle avait dû convaincre mon père, plus réticent. Elle m’a dit «nous aussi, nous avons le droit d’être tes parents».

Les manifestants du 13 janvier n’ont pas défendu le droit des enfants. Ils défendent le pouvoir d’éduquer les enfants dans la norme sexuelle et de genre, comme présumés hétérosexuels. Ils défilent pour maintenir le droit de discriminer, punir et corriger toute forme de dissidence ou déviation, mais aussi pour rappeler aux parents d’enfants non-hétérosexuels que leur devoir est d’en avoir honte, de les refuser, de les corriger. Nous défendons le droit des enfants à ne pas être éduqués exclusivement comme force de travail et de reproduction. Nous défendons le droit des enfants à ne pas être considérés comme de futurs producteurs de sperme et de futurs utérus. Nous défendons le droit des enfants à être des subjectivités politiques irréductibles à une identité de genre, de sexe ou de race.

(1) Concept de Michel Foucault désignant un pouvoir s’exerçant sur les corps et les populations. Auteure de «Pornotopie : Playboy et l’invention de la sexualité multimédia», (Climats, 2011).


Source TERRA : http://www.liberation.fr/societe/2013/01/14/qui-defend-l-enfant-queer_873947 

 

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 21:46
 
"Les paysans sont de retour”,
rencontre-débat avec Silvia PEREZ-VITORIA
à l’invitation de l’ADDEAR 42 et des Réseaux citoyens
Vendredi prochain 18 janvier 2013 à 20h

Centre social de Feurs

Pour vous rendre au Centre Social et Culturel de Feurs (8 bd d’Olching)
Quartier de la Boissonnette, depuis le centre de Feurs prendre la direction
de St Etienne sur l’avenue de verdun.Au feu (croisement rue de verdun
et Bd de l’hippodrome) prendre à gauche bd d’olching.
Le centre social est au bout de la rue parking sur votre droite.
Le thème de la soirée est "les paysans sont de retour".
Silvia Perez-Vitoria est très impliquée dans un travail
avec les mouvements paysans, avec ceux de La Via Campesina.
Mais en parlant des paysans, on parlera au fond aussi de transformation sociale aujourd'hui. Silvia Perez-Vitoria est aussi une référence dans le domaine
de l'agroécologie. Et là il y a besoin de creuser la question,
parce que le mot devient à la mode mais risque d'être
détourné en verdissement de l'agriculture industrielle... Il y a un plus d'infos ici sur cette soirée : <http://www.reseauxcitoyens-st-etienne.org/article.php3?id_article=2738>

Si vous êtes libres le 18 janvier, et si ça vous dit...
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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 21:11

Enfin comme n’a cessé de le demander le CSP59, après 70 jours le préfet prend en compte la grève de la faim à travers les expressions « calendrier échelonné, bienveillant, minimum de dossier » et « examiner avec humanité » par le biais des associations de la codrese qu’elle a chargé de la « sortie de crise ». 

Les sans papiers dont 4 sont hospitalisés depuis plusieurs jours ont décidé de suspendre leur grève de la faim en considérant que les autres engagements préfectoraux annoncés publiquement par communiqués sont acquis : 

- le principe du droit de la défense argumentée des dossiers tous les mois au CSP59, ce que dit d’ailleurs la circulaire du 28 novembre 2012 et qui rappelons le est à l’origine de cette grève de la faim;

- la révision du règlement intérieur de la codrese dans le sens de prendre compte les éléments nouveaux permettant aux sans papiers de faire prévaloir son droit à la régularisation et la motivation argumentée des décisions de régularisation ou des refus;

- le traitement égal pour le Collectif Afrique (CA) d’être membre de la codrese au même titre que toutes les associations qui y sont déjà.

Dans ces conditions les sans papiers grévistes de la faim et non grévistes du CSP59 considèrent que la volonté affichée du préfet de contourner les CSP59 pour sa proposition de « sortie de crise » est dans l’urgence de l’état de santé dégradée des grévistes secondaire. 

Que les associations de la codrese - Emmaüs, CCFD-Terre solidaire, Cimade, Secours Catholique – aient loyalement assumé par une déclaration publique une «garantie » ne serait-ce que « morale » des engagements préfectoraux est à saluer parce qu’ayant permis de lever les doutes vis-à-vis du préfet des sans papiers grévistes.

Que nos partenaires associatifs – Ldh, Mrap – soient parties prenantes et témoins des engagements préfectoraux lors des audiences préfectorales des 6, 19, 24 décembre et 9 janvier est important pour que la parole de l’Etat soit respectée.

Le CSP59 salue et félicite l’ensemble des sans papiers, des soutiens, des militants qui se sont mobilisés pour briser la dictature de l’omerta imposée par le sarkozisme de gauche par les occupations de la Nonciature du Vatican, du siège du PS rue Solférino, des occupations des sièges du PS, des Eglises, des rassemblements et manifestations à travers le pays, etc.

Le CSP59 appelle à poursuivre la montée en puissance des actions de protestations pour montrer que la circulaire du 28 novembre 2012 est insuffisant pour réparer les dégâts causés par 5 ans de sarkozisme qui a libéré la parole xénophobe et raciste au sommet de l’Etat (Guéant, Hortefeux, Coppé, etc.) et a montré que pour des raisons électoralistes la droite républicaine pouvait tomber dans le piège de l’imitation du discours lepéniste et que le sarkozisme de gauche est aussi une réel danger.

La grève de la faim est suspendue, la lutte continue jusqu’à la victoire !

Grand Merci et bravo à la solidarité et à la fraternité militante qui font que l’on ne doit pas désespérer en ces temps de crise et de menace fascisante. La solidarité et la lutte vaincront !

Fait 13/01/13

Collectif Sans Papiers 59

 

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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 22:24

 

L'injustice agricole : Cessons tous les échanges avec les entreprises agricoles israéliennes

Les organisations agricoles palestiniennes et le Comité national palestinien du BDS (le BNC) appellent au lancement de campagnes dans le monde entier, le 9 février, contre les sociétés d'exportation agricole israéliennes, au vu de leur profonde complicité avec les violations continuelles par Israël du droit international et des droits humains palestiniens.
Après le succès de la campagne contre l'ancienne société israélienne leader  de l'exportation de produits agricoles Agrexco, et au regard du consensus international croissant sur le devoir d'imposer l'interdiction effective de commercer avec les colonies israéliennes illégales, nous invitons les mouvements sociaux, les organisations non gouvernementales, les syndicats et les militants des droits de l'Homme à prendre des initiatives créatives et efficaces le 9 février en soutien aux agriculteurs palestiniens qui défendent leurs terres et leurs ressources naturelles.

Mn_10-copie-1.jpgLa vente et l'achat de biens d'entreprises agricoles israéliennes, comme Mehadrin et Hadiklaim, finance et récompense la continuelle exploitation et colonisation illégales israéliennes de la terre palestinienne, et minent encore plus les chances d'une paix juste fondée sur le droit international et le respect des droits humains universels.
Comme cela a été démontré dans la lutte pour mettre fin à l'apartheid en Afrique du Sud et le large mouvement de solidarité internationale qui l'a soutenue, les citoyens peuvent faire la différence en s'abstenant d'acheter les produits des entreprises complices et en s'employant à convaincre leurs supermarchés de cesser de faire affaires avec eux.


L'agriculture est une part vitale de l'économie palestinienne et du patrimoine national, mais les agriculteurs palestiniens sont chassés de leurs terres et empêchés d'y accéder. Israël exploite systématiquement les ressources naturelles palestiniennes en violation du droit international et met en œuvre une série de restrictions sur l'agriculture palestinienne dans les territoires occupés de Cisjordanie et la bande de Gaza, tout en permettant aux sociétés agricoles israéliennes de tirer profit de l'implantation des colonies illégales.


Comme les organisations palestiniennes agricoles l'ont noté, les entreprises israéliennes d'exportation de produits agricoles sont au cœur du système israélien de domination sur le peuple palestinien. Elles font partie intégrante du processus en cours de colonisation et de destruction environnementale de la terre et de l'agriculture palestiniennes, du vol de l'eau, et de l'abus des droits des travailleurs palestiniens, y compris des enfants travailleurs.


Les supermarchés devraient suivre l'exemple du Groupe Co-Operative au Royaume-Uni, qui s'est engagé à mettre fin à tout commerce avec une société exportant des produits des colonies illégales israéliennes. Les gouvernements doivent s'acquitter de leur obligation légale et morale d'agir en faveur de l'autodétermination palestinienne et d'interdire toutes les formes de commerce et de coopération avec les entreprises israéliennes d'exportations agricoles complices de l'entreprise de colonisation illégale. Les hommes et femmes de conscience du monde entier peuvent s'assurer que ces mesures soient prises. Nous comptons sur votre soutien pour mettre fin au « business as usual » avec les entreprises agricoles d'Israël en tant que contribution à notre lutte pour la liberté, la justice et l'égalité.

Approuvé par :

Le Bureau national de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BNC)
General Union of Palestinian Peasants and Cooperatives (Union Générale des Paysans et Coopératives Palestiniens)
Palestinian Agricultural Relief Committees (PARC)
Palestinian Farmers Union (Union des agriculteurs palestiniens)
Popular Struggle Coordination Committee  (Comité Populaire de coordination des luttes)
Stop the Wall
Union of Agricultural Work Committees (Union des comités du travail agricole)
Union of Palestinian Agriculture Engineers (Union des ingénieurs agricoles palestiniens)


Source :http://www.bdsfrance.org  site du BNC (original en anglais)
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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 16:13

 

Voilà le texte de mobilisation issu de la réunion de ce soir post-manif du 5/01/13


Réunion où était présents le CSP75, le MRAP, la Coordination 93 de lutte des sans papiers, Droits Devant, l'ATMF, le 9ème collectif, la CSP 92, l'ADCSP75, l'UTIT, la FTCR, Femmes Plurielles, la FASE, le NPA.

 

Lundi 7 janvier sera le 67ème jour de grève de la faim des sans-papiers de Lille. Les choses sont désormais dramatiquement simples : des vies sont en jeu.
Or le gouvernement continue de jouer l’épreuve de force contre ces femmes et ces hommes dont le seul crime est d’exiger d’être traitéEs dignement. Il joue le pourrissement de la grève en refusant toute ouverture au risque d’un drame qui peut arriver à n’importe quel moment. Cette situation est indigne et humiliante. Elle doit cesser.
Le Parti Socialiste de François Hollande, Emmanuel Valls et Martine Aubry doit agir maintenant pour la régularisation immédiate et sans condition des sans-papiers de Lille.




Rassemblement Lundi 7 janvier et tous les jours suivants jusqu’à la régularisation des sans-papiers de Lille devant le siège du Parti Socialiste à 18H00 – 10 rue de Solferino – Metro Solferino (Ligne 12)

 

                                                                        -----------------------------------------------------------------

 sans_papiers_greve.jpg

 

Le 2 novembre 2012, à Lille, 125 sans-papiers se sont mis en grève de la faim. Ils et elles ont été poussées à ce geste désespéré par l’attitude scandaleuse de la préfecture. Celle-ci refusait tout contact avec le Comité de Sans Papier 59 (CSP 59), interdisait à ses services de recevoir les nouvelles demandes et multipliait les arrestations arbitraires et les violences contre les militants du CSP. Deux mois plus tard, ils et elles sont toujours 42, parmi lesquels huit femmes à avoir décidé de prolonger la grève de la faim. Ils en sont ce jeudi à 63 jours c'est-à-dire dans une situation où certaines risquent déjà des séquelles graves et durables.

 

La préfecture du Nord et le ministère de l’intérieur opposent une fin de non-recevoir à la revendication de régularisation pour laquelle ces femmes et ces hommes ont engagé cette action au péril de leur santé et de leurs vies. Plus grave encore le 31 décembre, ils ont expulsés vers l’Algérie deux des grévistes alors qu’ils étaient au 59e jour sans s’alimenter. L’un d’entre eux a du être hospitalisé dès son arrivée à Alger. Le ministre de l’intérieur a également refusé ce 31 décembre une demande de la Nonciature apostolique de recevoir une délégation de sans-papiers.

 

 

Ainsi, le gouvernement tente l’épreuve de force contre ces femmes et ces hommes dont le seul crime est d’exiger d’être traité dignement. Il joue le pourrissement de la grève en refusant toute ouverture au risque d’un drame qui peut arriver à n’importe quel moment. Cette situation est indigne et humiliante. Elle doit cesser.

 

Pendant sa campagne électorale, le candidat Hollande a promis de réparer les dégâts de la politique de Sarkozy. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de nous enchaîner au siège du Parti Socialiste pour rappeler à ce parti sa promesse de réparation. La réparation c’est maintenant et cela passe par:

- L’ouverture immédiate de négociations réelles avec le CSP 59

- La régularisation de toutes les grévistes de la faim,

 

A une situation de crise dont la responsabilité incombe entièrement au préfet, il faut une solution de crise immédiate.

Nous appelons à une marche de soutien à Paris, en même temps que se tiendra une manifestation à Lille, samedi 15h à République en direction du Ministère de l’Intérieur.

 

 

Coordination Nationale des Sans-Papiers (CNSP), Comité des Sans-Papiers 59 (CSP 59), Coordination des Sans-Papiers 75 (CSP 75) , Ministère de la Régularisation de tous les Sans-Papiers (MRTSP), Comité des Sans-Papiers 17ème-St Just (CSP St Just); Collectif des Sans-Papiers 92 (CSP 92),Neuvième collectif de Sans-Papiers (9ème collectif), Association ADCSP, Association des Travailleurs Maghrébin de France (ATMF), Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR), Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP)

                                                     --------------------------------------------------------

 


Ce 1er janvier 2013, les organisations soussignées, membre de l'Union contre l'Immigration Jetable, déclarent :"Humanité et fermeté", disent-ils toujours (!)... Il n'est désormais plus possible d'avoir le moindre doute sur ce que recouvre cette rhétorique. Pour le gouvernement socialiste, il n'est pas inhumain de s'acharner en appel contre une décision de justice opposée pour arracher le droit d'expulser deux grévistes de la faim dans un état alarmant et de procéder "fermement" à cette expulsion à l'aube de l'avant-dernier jour de l'année.

Nous affirmons hautement notre volonté de nous opposer, par tous les moyens à notre disposition à la poursuite de cette politique durant l'année qui vient.


Association de solidarité en Essonne aux familles Roms, ATMF, CSP75, DROIT DEVANT !!, FASE, FASTI, FEMMES EGALITE, FTCR, FSU, GISTI, MRAP, RESF, Réseau Stop Précarité, Solidaires, Alternatifs, GA, NPA, PCF, PCOF, PG

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 23:15

DSCF0109.jpg

 

Nous vous adressons nos voeux de paix, de joie, et d'espérance.
Dans ces moments où tout semble compliqué, il nous faut trouver ensemble les raisons de regarder loin devant.

Que cette année pour le monde entier soit recherche de la justice, souci de l'égalité, volonté de paix ! Des initiatives fleurissent et nous montrent la voie des alternatives. L'espoir n'est plus pour demain. Il a déjà éclos et fait déjà sens pour des milliers de personnes. Il reste l'urgence à proposer, adapter et généraliser...
Nous tenons aussi à vous remercier pour le soutien que vous nous apportez.
Mille mercis et très bonne année 2013
à tous ceux qui espèrent malgré le vent et la tempête ... et aux autres aussi !

 

 

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 11:43

L’UJFP (Union Juive pour la Paix) vient d’apprendre le décès ce matin de Judith Warschawski.

Nous présentons nos condoléances émues à ses enfants, sa famille, son frère Michel.

DSCF0033.jpg

Nous avons eu l’honneur de rencontrer Judith en France lors d’une tournée qu’elle avait faite sur notre invitation pour les Femmes en Noir qu’elle représentait.


Judith est une Femme en Noir de la première heure, elle l’a été jusqu’à la dernière. Seule la maladie l’a empêché ces dernières semaines de se rendre au rendez-vous hebdomadaire contre l’occupation. En mai dernier, lors de la cérémonie de l’allumage des Torches Alternatives [*], c’est à elle que Yesh Gvul a confié l’honneur d’allumer une torche au nom des Femmes en Noir.

Nous avons admiré toutes ces années en Judith le calme la ténacité et la force d’une petite femme menue modeste discrète, qui ne renonçait jamais à ce qu’elle croyait juste, et qui assumait toutes ses responsabilités y compris celle de sa maladie jusqu’à son dernier souffle.

Hommage soit rendu à cette petite grande dame.

Le bureau National de l’UJFP
Paris le 31 décembre 2012


[*] Chaque année, la veille du jour de l’indépendance, il y a une tradition militaire d’allumage de torches rendant honneur à des actes de bravoure etc...Yesh Gvul , mouvement du refus militaire depuis la première guerre du Liban, a instauré depuis des années une nuit des torches alternatives où est rendu hommage à des groupes ou actions politiques contre l’occupation. Voir sur ce sujet un article de Judith sur le blog des Femmes en Noir de Montbrison (Loire)

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Nous nous joignons à cet hommage.

Judith Warschawski a rejoint tant d'autres qui, dans leur vie terrestre, ont oeuvré pour la justice et la paix. Merci à eux.

Que la petite lueur qu'ils ont maintenu ne s'éteigne jamais, nous en sommes à notre tour les gardiens et les passeurs. Ces belles âmes nous accompagneront toujours sur le chemin,... l'amour ne s'éteint pas, il se glisse doucement de coeur en coeur ....

Les Femmes en Noir de Montbrison

 

 

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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 22:31

 Article de Martine Gozlan   http://www.marianne.net   28/12/2012

 

 

A Jérusalem, devant le Mur des lamentations, des femmes qui souhaitent prier sont victimes d'une police aux ordres des ultraorthodoxes. Le symbole de l'emprise croissante des religieux sur la société et des menaces sur l'égalité des sexes.

Le mouvement Femmes du mur, (Nashot HaKotel), Jérusalem - Dan Balilty/AP/SIPA
Le mouvement Femmes du mur, (Nashot HaKotel), Jérusalem - Dan Balilty/AP/SIPA
C'est à n'y pas croire. Pas plus en Dieu dont c'est, paraît-il, l'un des sanctuaires, qu'en les hommes. Devant le Mur des lamentations, lieu le plus saint du judaïsme, dernier vestige du second Temple de la Judée antique, la police arrête des femmes, les fouille brutalement et les emprisonne. Des terroristes présumées ? Pas un instant.

Des Israéliennes et des juives de la Diaspora venues simplement prier et chanter. Avec leur talith, le châle de prière traditionnel, et à voix haute. Attention, cela ne constitue pas un acte de piété, mais un crime ! Selon le peloton de barbus ultraorthodoxes qui dirige la Fondation pour le Mur occidental, chargée de maintenir l'ordre moral autour de la muraille bimillénaire, le port du talith est interdit aux femmes.

Quant à leur voix trop mélodieuse, elle ne peut résonner en public dans un lieu sacré sans déclencher des ondes d'impureté. Pourtant, comme les intégristes de tout poil et de toute religion, ces bricoleurs de «fatwa» ne s'appuient sur aucune source autorisée. Ils ont mitonné leurs interdits avec les ingrédients habituels : obsession de la souillure féminine, discrimination farouche des filles d'Eve.

«Prostituées ! Provocatrices !»

Prière des Femmes du mur - Dan Balilty/AP/SIPA
Prière des Femmes du mur - Dan Balilty/AP/SIPA
La police de Jérusalem n'a rien de religieux. Elle comprend des femmes comme des hommes. Ces femmes et leurs collègues sont en théorie neutres et laïcs : on ne leur demande pas quel est leur rabbin ou s'ils ou elles sont athées. Néanmoins, cette police s'est mise aux ordres de la secte.

Les officiels ne peuvent rien refuser à la Fondation du Mur occidental, que chapeaute le rabbin Shmuel Rabinovitch, proche du Shas, le parti ultrareligieux des séfarades. Le Shas fait et défait les coalitions gouvernementales. Un nombre croissant d'Israéliens, à droite comme à gauche, ne peuvent plus supporter son archaïsme. Et l'affaire des femmes du Mur, après celle des rues et des bus séparés pour mâles et femelles dans certains quartiers, ajoute une nouvelle épine à la couronne de scandales qui barre le front obtus des ultraorthodoxes.

«Je portais mon châle. Je n'ai même pas eu le temps de réciter le «Chema Israël»[«Ecoute, Israël», la prière fondatrice du judaïsme]. On m'a arrêtée, menottée. J'avais les poignets et les chevilles entravés. Au commissariat, on m'a entièrement déshabillée pour me fouiller. Quelle bombe est-ce que je portais sur moi en dehors de ma volonté de pratiquer ma religion en femme juive digne près de notre lieu le plus saint ? Ensuite, j'ai été jetée dans une cellule et détenue pendant vingt-quatre heures avec deux prisonnières de droit commun...» Anat Hoffman, fondatrice du mouvement Femmes du Mur (Nashot HaKotel), raconte encore avec incrédulité le traitement qu'elle a subi le 16 octobre dernier.

Cette psychologue de 58 ans, née à Jérusalem d'une famille qui fonda en 1921 le kibboutz Ramat-Rachel, se bat depuis longtemps pour que les femmes cessent d'être des ombres aux lèvres chuchotantes dans une atmosphère qui ferait horreur aux pionniers et aux pionnières de l'Etat hébreu.

Dans le minuscule bureau de son organisation, à Jérusalem, enclave au cœur des locaux plutôt chic du Mouvement israélien pour le judaïsme réformé, Anat déploie le talith du scandale : une large étoffe en lin, tissée de couleurs solaires, ornée aux quatre coins des noms des quatre «Mères d'Israël» : Sarah, Léa, Rachel, Rebecca. Ce bel objet agit comme un chiffon rouge sur les bigots et bigotes du Mur.

Dès qu'Anat et ses compagnes, de plus en plus nombreuses, parviennent sur l'esplanade, drapées dans leur châle, les rouleaux de la Torah dans leurs bras, les insultes fusent : «Prostituées ! Provocatrices ! C'est vous qui retardez la venue du Messie ! C'est à cause de vous, impudiques, qu'il y a le terrorisme et le Hamas !» Un Israël en noir s'enfonce dans l'obscurantisme tandis qu'un Israël en blanc et en couleurs, féminin et fervent, refuse d'être expulsé de lui-même.

Une milice de la pudeur

Les femmes du Mur - Dan Balilty/AP/SIPA
Les femmes du Mur - Dan Balilty/AP/SIPA
Les Femmes du Mur ont porté plainte des centaines de fois, toutes les procédures dirigées contre elles étant illégales. La Cour suprême, embarrassée, est allée d'esquive en esquive. Une première décision, qui leur donnait l'autorisation de prier onze heures par an, soit chaque premier jour du mois hébraïque, a jeté dans la rue 250 000 ultraorthodoxes hystériques. La cour renvoya l'affaire devant neuf autres juges. Mais les recours se perdent dans les sables mouvants.

Selon la loi, les femmes ne peuvent être déclarées coupables. Et, cependant, elles sont pourchassées et brutalisées. Au terme de sa détention, après une nuit enveloppée dans son châle, sur le sol de sa cellule, on signifia à Anat Hoffman qu'elle n'était pas coupable. Alors ?

«Alors, explique-t-elle, sa haute silhouette réchauffée, dans le pluvieux hiver de Jérusalem, par le beau châle si mode mais si maudit, la police a reçu l'ordre des rabbins de la fondation de multiplier les intimidations physiques. C'est très grave. On a donné les clés du Mur des lamentations à une faction du peuple juif qui s'en sert contre nous, contre le reste d'Israël, contre les valeurs juives et contre la Diaspora. Notre histoire est le symbole de toute une série de nouvelles atteintes au droit et à la dignité des femmes. Désormais, une milice de la pudeur se précipite sur les petites filles de 6 ans dès qu'elles arrivent sur l'esplanade pour leur couvrir les épaules !»

Qui soutient les Femmes du Mur en Israël ? Peu de braves, tout le monde ayant peur de se mettre à dos les religieux de l'institution quasi intouchable qui administre le Kotel, le nom hébreu du Mur. Contester la gestion de ce lieu où viennent prêter serment soldats... et soldates ? Dangereux !

Au Parti travailliste, l'étoile montante, Merav Michaeli, ose pourtant les défendre. Et pour cause : cette animatrice de shows télévisés à succès avait lancé un groupe féministe : «L'affaire des Femmes du Mur va loin : elle touche un aspect négatif de notre société, l'exclusion des femmes. Tout cela a un rapport avec la dignité, les offenses, les humiliations, les viols. En 1996, j'ai voulu mener une action intitulée «Ezrat Nachim», «Aide aux femmes», qui est en fait le nom réservé à la section des femmes dans les synagogues. Je voulais transformer la discrimination en lobby !»

La campagne a eu un succès fou, largement dû à l'énergie de Merav Michaeli. De nouvelles lois ont été votées. L'ancien président israélien, Moshe Katsav, purge une peine de sept ans de prison pour viol. Mais, paradoxalement, la ségrégation des sexes s'aggrave dans les quartiers ultraorthodoxes : entrées et files d'attente séparées aux caisses des supermarchés, draps tendus dans les rues entre le trottoir des femmes et celui des hommes. La séparation des garçons et des filles dans des fêtes dites «municipales», comme récemment à Petah Tikva, près de Tel-Aviv, traduit l'influence croissante des milieux haredi, très pratiquants.

A l'armée même, la bigoterie grandissante des nouveaux conscrits commence à poser de sérieux problèmes. Les jeunes soldats religieux remettent en cause la participation des jeunes filles aux chorales, toujours au motif que leur voix déchaîne des désirs impurs ! Ils s'insurgent contre leur tenue. Les instructeurs protestent, réclament des excuses des pieux troufions à leurs trop jolies camarades. Peine perdue !

Les rabbins des séminaires militaires s'en mêlent, menaçant de retirer leurs troupes si on ne respecte pas les obligations religieuses d'une «armée juive». Qu'en sera-t-il si, demain, Benyamin Netanyahou remet en cause, comme il s'y était engagé, la loi Tal, qui permet aux jeunes ultraorthodoxes de ne pas faire leur service militaire ? «D'un côté, ce ne sera que justice, de l'autre, la vie des filles à l'armée deviendra encore plus intenable...» redoute Shulamit, une étudiante en philosophie, peu religieuse, mais qui se rend régulièrement au Kotel pour soutenir le mouvement d'Anat Hoffman.

La dernière arrestation de femmes au Mur des lamentations a eu lieu le 14 décembre, pendant la fête d'Hanoukka qui commémore l'insurrection juive contre les Séleucides en 148 av. J.-C. Une Américaine, Elyse Frishman, par ailleurs rabbin dans le New Jersey (le judaïsme réformé, plus libéral que celui d'Israël, est majoritaire dans les communautés d'outre-Atlantique), a été interpellée dès ses premiers pas avec son châle et soumise à un interrogatoire «illégal et sans aucun sens».

Le déni de la loi et la perte du sens : c'est, dans l'Israël d'aujourd'hui, toute l'histoire violente des filles du Mur.


FÉMINISTE, ARABE ET ISRAÉLIENNE

Dans la communauté arabe israélienne, ultraconservatrice, où la majorité des femmes portent désormais le voile, Yara Mashour est celle qui ose. Rédactrice en chef d'un magazine féminin (Lilac) - «parce que la mode aide à briser les tabous» -, cette jeune femme de Nazareth, à l'hébreu parfait et à l'allure de fashionista, n'a pas hésité à mettre en une des mannequins en maillot de bain. Anodin ? Carrément frondeur ! «Mon journal est le seul à l'avoir fait dans tout le monde arabe», souligne ironiquement Yara, qui se souvient de s'être «sentie très isolée dans des réunions de confrères, au Qatar et en Egypte : je ne faisais pas partie de leur monde. Je suis palestinienne, ce qui ne veut pas dire que je ne suis pas israélienne. J'ai un passeport hébreu, une identité compliquée...» Entre deux pages «beauté», la journaliste s'attaque au problème des violences conjugales, du viol, de la place de la femme dans l'espace public, à commencer par les rues : «Les choses bougent, on commence à voir des jeunes filles qui n'ont pas froid aux yeux dans les cafés de Nazareth...» Née à Jérusalem, citadine de Nazareth et promeneuse de Tel-Aviv, Yara Mashour, de qui son père Lotfi, lui aussi journaliste, avait décidé de faire une femme libre, mène crânement son combat féministe en terre arabe d'Israël.
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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 22:36

 

Bonjour

Je viens de recevoir un joli message de Marylène de Jérusalem.

Comme je ne vais pas vous voir en cette période de fêtes, j'ai pensé que je pouvais scanner le texte et vous l'envoyiez. Il y a un message pour les Femmes en Noir.

J'espère que ce sera lisible sur l'ordinateur.

Bonnes fêtes de Noël à toutes.

Mick

 

 

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19 décembre 2012 3 19 /12 /décembre /2012 22:14

Malgré les critiques internationales, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mercredi que son gouvernement poursuivrait la politique de colonisation à Jérusalem-Est et dans ses environs.

 


2012-12-19ramat-shlomo.jpg                                                                   La colonie israélienne de Ramat Shlomo

 

Ce mercredi, rapporte la presse israélienne, un pré-accord a été conclu pour la construction de 3.400 logements dans la partie arabe de la ville sainte et en Cisjordanie, occupées par Tsahal lors de la guerre des Six-Jours en juin 1967. Lundi, le gouvernement israélien avait déjà donné son feu vert à la construction de 1.500 logements supplémentaires pour des colons juifs à Ramat Shlomo, à Jérusalem-Est

"Nous allons construire à Jérusalem (...), c'est ce qui a été fait par tous les gouvernements précédents et c'est ce que mon gouvernement continuera à faire", a affirmé Benjamin Netanyahu lors d'une rencontre avec des ambassadeurs étrangers. "Jérusalem est la capitale du peuple juif depuis 3.000 ans. Limiter les constructions dans sa propre capitale, ce serait totalement absurde", a-t-il ajouté. Pour Benjamin Netanyahu, il s'agit ainsi de séduire les électeurs nationalistes avant les élections législatives anticipées du 22 janvier prochain en Israël.


L'ONU demande à Israël de renoncer


"Nous demandons instamment au gouvernement israélien de répondre aux appels internationaux et de renoncer à ces projets", a déclaré le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires politiques Jeffrey Feltman devant le Conseil de sécurité. "La construction de colonies en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, viole les lois internationales (..) et sont un obstacle à la paix", a-t-il poursuivi.

S'ils se concrétisaient, ces projets "porteraient un coup presque fatal aux chances qui restent de réaliser une solution à deux Etats" entre Israël et les Palestiniens.


Blocage des fonds


Jeffrey Feltman a aussi demandé aux Israéliens "de recommencer sans délai à transférer" à l'Autorité palestinienne le produit des taxes et des droits de douane levés par Israël. Le gouvernement israélien a bloqué ces fonds en représailles au vote à l'ONU accordant aux Palestiniens le statut d'Etat observateur. "Cette décision israélienne unilatérale" affaiblit l'Autorité palestinienne et "remet en doute le respect par Israël de respecter les dispositions du Protocole de Paris".


19/12/12
http://www.humanite.fr


L'Autorité palestinienne pourrait s'adresser à l'ONU. Nimr Hammad, porte-parole du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a déclaré à la radio palestinienne que la Palestine, désormais Etats observateur, non membre, aux Nations unies, pourrait demander au Conseil de sécurité de condamner dans une résolution ces nouveaux projets de colonisation juive.


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