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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 19:31

On a largement rapporté que l’Autorité palestinienne (AP), dépourvue de mandat en Cisjordanie, a succombé à la pression de l’administration US insistant pour un retour aux négociations.

 

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Que ce soit aux frontières ou aux aéroports, les Palestiniens sont systématiquement harcelés par la police ou l’armée égyptiennes - Photo : Reuters

Toutefois, on a peu parlé de la contrepartie de l’AP à Gaza. Pareillement dépourvu de mandat, Hamas ressent la pression de la tourmente politique égyptienne qui l’a privé de ce que certains considéraient comme un allié avec le gouvernement des Frères Musulmans.

Mais on a encore moins parlé des Palestiniens ordinaires, femmes, hommes et enfants piégés dans Gaza dont tous les liens vers le monde extérieur sont effectivement bouchés. Pire, les Gazaouis sont devenus la cible d’une campagne de diabolisation d’un niveau jamais atteint dans le passé contemporain de l’Égypte, culminant dans « l’accusation » répandue que l’ancien président Mohamed Morsi serait un Palestinien. Mais comment en est-on venu là ?

La politique du régime de Moubarak envers Gaza était généralement répressive. Il participait au siège draconien de l’enclave par Israël en cours depuis 2006. Les Gazaouis ne peuvent pas oublier la vision de l’ancien Ministre des affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit aux côtés de sa contrepartie israélienne Tzipi Livni quand, lors d’une visite au Caire, elle déclara la guerre à la bande de Gaza en 2008.

 

 

Nouvel espoir avec l’élection de Morsi


Le pouvoir transitoire du Conseil suprême des Forces armées (SCAF) qui prit le pouvoir après la chute de Moubarak ne leva pas le siège de Gaza ni ne changea la politique égyptienne à son égard. Quand Morsi fut élu, beaucoup de Palestiniens eurent de grands espoirs qu’un président élu démocratiquement mettrait fin au blocus de la bande de Gaza et reconsidérerait les accords de camp David.

Pourtant une fois au pouvoir, il devint apparent que les Frères musulmans n’avaient pas de vision politique claire. Sur le front intérieur, ils échouèrent à faire des progrès mêmes limités dans la réalisation des demandes de la révolution du 25 janvier. L’économie s’effondra presque et l’insécurité empira. Des groupes islamistes radicaux Takfiri s’installèrent dans le Sinaï et Israël semble aller et venir librement dans cette zone.

Les slogans des Frères contre Israël et les États-Unis disparurent après leur arrivée au pouvoir et ils adoptèrent à la place une position bien à la droite du spectre politique, avec un engagement pour les accords internationaux, une relation spéciale avec les États-Unis et des prêts du Fonds monétaire international.

Quant à Israël, Morsi envoya une lettre très amicale au président Shimon Peres le décrivant comme un « cher et grand ami » et exprimant son « désir fort de maintenir et de renforcer les relations cordiales” - ceci tandis que presque tous les tunnels de Gaza étaient en cours de fermeture et que le passage de Rafah fonctionnait à une vitesse d’escargot.

La présidence de Morsi s’attribua le mérite d’avoir négocié un accord de cessez-le-feu pour finir le court et violent conflit entre Israël et les factions palestiniennes en novembre 2012, qui tua plus de 160 Palestiniens, surtout des civils. Mais elle fit grâce à Israël de ses engagements, qui incluaient la levée du blocus de Gaza. La direction palestinienne de Gaza fut amèrement déçue parce qu’elle pensait avoir tenu ses positions avec succès contre l’attaque israélienne et en espérait des gains politiques en retour.

 

Politique inchangée


A la place, Morsi profita de son rôle de médiateur « victorieux » pour pousser ses objectifs. Tout juste trois jours après la fin de la guerre sur Gaza, il publia sa fameuse Déclaration constitutionnelle lui donnant des pouvoirs sans précédents dans l’histoire égyptienne moderne.

En bref, les Frères continuèrent la politique de Moubarak vis-à-vis de la cause palestinienne et spécialement vis-à-vis de Gaza. Ils n’osèrent jamais remettre en question ce que les organisations des droits humains et les Nations unies ont qualifié de punition collective, malgré que ceci ait lieu à la frontière de l’Égypte.

Le régime militaire égyptien au pouvoir depuis le 3 juillet diabolise maintenant tout ce qui est palestinien. La bande de Gaza fait face à un blocus bien plus dur qui affecte tous les passages, et à la destruction des tunnels. Une campagne incitative sans précédent a cours dans plusieurs médias égyptiens, particulièrement ceux qui sont financés par les hommes d’affaires affiliés avec le régime Moubarak et avec des pays du golfe hostiles à la révolution du 25 janvier. Les Palestiniens sont régulièrement réprouvés sur les télés égyptiennes.

Dans les médias arabes, certains commentateurs disent leur joie à propos du sort qui attend les Palestiniens de Gaza tandis que d’autres affirment que Hamas se mêle des affaires internes égyptiennes et appellent l’armée égyptienne à lancer une attaque militaire contre la bande de Gaza.

 

Diabolisation des Palestiniens


Les Palestiniens, étant le lien le plus faible de la chaîne arabe, sont à nouveau devenus la cible du complexe sécuritaire des autorités égyptiennes. Ils sont régulièrement brimés et déportés aux aéroports égyptiens et aux points de passage, même s’ils transitent simplement depuis et vers Gaza.
Cette campagne chauvine tenant Gaza pour responsable de la plupart des maux de l’Égypte - des pénuries en carburant au terrorisme dans le Sinaï - sert les restes (feloul) du régime Moubarak, qui sont maintenant en pleine réapparition.

Aucune preuve n’a été trouvée d’une implication palestinienne en Égypte, y compris au Sinaï. Même s’il y en a eu, la punition collective que les autorités égyptiennes appliquent aux Palestiniens de Gaza viole le droit international. Notez que l’Égypte n’a jamais imposé aucune restriction aux Israéliens visitant l’Égypte malgré, par exemple, l’assassinat de cinq soldats égyptiens par un bombardement israélien en 2011.

Il ne fait pas de doute que le peuple égyptien dans son ensemble reste passionnément engagé pour la Palestine et pour son peuple, malgré tous les efforts des feloul. Plusieurs intellectuels et politiciens ont protesté publiquement contre la campagne médiatique qui vise le peuple palestinien.

Nous souhaitons une Égypte pluraliste et démocratique avec une pleine souveraineté sur son territoire, une Égypte honorant les principes pour lesquels tant ont donné leurs vies dans la révolution de 2011, et qui ne fait pas de ses frères palestiniens de Gaza des boucs émissaires.

 

 

 

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* Le Dr. Haidar Eid est un professeur associé aux Etudes Culturelles à l’université gazaouie d’Al-Aqsa. Il est au conseil d’administration de la Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël, et analyste politique au Al-Shabaka : The Palestinian Policy Network

 

 

 

 

Info-Palestine.eu

Proche-Orient.net


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20 septembre 2013 5 20 /09 /septembre /2013 13:15

 

DROIT D’ASILE ET DROIT À L’HÉBERGEMENT BAFOUÉS

Le collectif “Personne à la rue” et plus de 15 associations rappellent avec force que le droit à l’hébergement est un droit fondamental.
jeudi 19 septembre 2013


A l’initiative du collectif “Pour que personne ne dorme à la rue”, une conférence de presse a eu lieu ce mercredi 18 septembre, avec la participation de plus de quinze associations, pour alerter tout le monde sur une réalité indigne et insupportable, et pour interpeller solennellement les responsables institutionnels et politiques sur le fait que des centaines de personnes - dont de nombreux enfants - sont aujourd’hui en danger dans la Loire parce qu’ils sont à la rue, après avoir été, pour beaucoup, expulsés de leur hébergement.

 

 

Etaient présents une vingtaine de personnes représentant le collectif “Personne à la rue”, les comités de soutien qui se sont mis en place dans différentes villes du département : comité de parrainage des familles de demandeurs d’asile du canton de Firminy, Comité de soutien aux familles expulsées de Montbrison, comité de soutien de St-Jean-Bonnefonds “Un toit pas sans toi”, Association en cours de création à St-Just-St-Rambert ; RESF, le Réseau Solidarité Rroms, la FCPE, le Secours Catholique, Solidaires, Sud-Education, la Ligue des Droits de l’homme, l’UD-CGT, les Réseaux citoyens, l’Action Catholique Ouvrière, le Parti de Gauche, Interculture(s), Terre des Hommes 42... (1)

 

 

Au sein de Personne à la rue, une équipe s’efforce depuis juillet de tenir un “tableau de bord” des expulsions et de ce que deviennent les familles expulsées, à partir des informations qui remontent des associations de terrain. Jacqueline Crozet, de Montbrison a indiqué qu’aujourd’hui, au moins 480 personnes sont à la rue dans la Loire. Parmi elles, 230 enfants ! Des nourrissons, des personnes malades, des personnes âgées. 480 - dont 170 dans le roannais -, c’est un minimum, celui qui est recensé. Certaines de ces 480 personnes ont été mises à l’abri par la solidarité. Mais beaucoup sont dehors, sous des tentes, ou dans des abris pourris.

 

 

Plusieurs exemples précis de familles mises à la rue ont été donnés. Et plus tard, l’un des expulsés de la rue Colette, demandeur d’asile venant d’Arménie, s’exprimant en russe, traduit par Marija Haitina, a témoigné au nom de toutes ces familles. “Nous sommes venus en France pour chercher une protection. Mais les conditions dans lesquelles on vit sont encore dangereuses et inhumaines. Les décisions d’expulsions ne prennent pas en compte les droits de l’homme et la convention de Genève. Je ne vois pas où sont les principes “liberté égalité fraternité” de la France...”.

 

 

Cette mise à la rue massive est engagée depuis mai 2013. “La préfète prend sciemment ses aises avec la loi. Elle est hors la loi (...) La situation est extrêmement grave. Jamais on avait connu ça...” a dit Georges Gunther.
“Dans notre pays il y a des textes qui disent que le droit à l’hébergement est un droit fondamental, dit Yves Scanu. Donc il doit être respecté pour tous. Le code social des familles en rajoute aussi une couche en disant que toute personne en danger social, moral ou physique a droit a un hébergement, il y a des décisions de justice qui ont donné raison aux demandeurs d’asile, donc il n’y a plus à faire la preuve que la préfecture est hors la loi, il faut qu’elle respecte la loi, qu’elle loge ces gens”...

D’ailleurs la préfète de la Loire a été condamnée en Justice ces derniers mois : une soixantaine de dossiers ont été déposés devant le Tribunal Administratif pour des familles expulsées. La préfète a été condamnée 26 fois, avec obligation de reloger ces familles, sous astreinte.
La préfète a par ailleurs été condamnée plus de 100 fois lors de “référés liberté” pour des familles de demandeurs d’asile qu’elle refusait de loger.
La Justice dit donc souvent le contraire de ce que dit la préfète. C’est que, concernant le droit, “il est sûr qu’il y a une dégradation très nette du traitement des demandeurs d’asile” indique jean Rocher.

Tentes abritant depuis le 22 août des familles expulsées de l’immeuble de Métropole Habitat rue Colette, à la Métare...

Enfants habitant dans des garages, présents samedi dernier à la classe organisée place Jean jaurès...

Une solidarité multiple et qui tient bon

 

Dans le département, plusieurs centaines de personnes sont engagées dans la solidarité avec des familles mises à la rue. Là encore des témoignages précis ont été donnés.
Jean-Marc Goubier a expliqué comment, à St-Just-St-Rambert, une association qui tient son AG constitutive ce 19 septembre, regroupe déjà une quarantaine de personnes, et soutient une famille aidée par le SPF depuis 2 ans, avec 3 enfants de 17, 15 et 13 ans. Expulsée, promenée d’hôtel - parfois insalubre - en hôtels... Un parrainage financier se met en place.

 

 

Thierry Honvault a exposé la mobilisation à St-Jean-Bonnefonds cet été autour de 3 familles, présentes dans la commune depuis plus de 3 ans, avec deux garçons au club de foot, un soutien des instits... 80 personnes mobilisées au goûter solidaire, un parrainage mis en place pour récolter des fonds et payer le loyer d’un appartement. “Mais ce ne peut être que provisoire, c’est à la préfecture de les reloger.”


Jean-Marc Hostachy a parlé de la mobilisation des parents de l’école Gounod à Montreynaud, qui hébergent à tour de rôle une famille arménienne présente en France depuis 5 ans. Mais c’est une solution non pérenne. Ce n’est pas aux habitants de faire ce que doit faire la préfecture...
De même, à l’école de Chavanelle, des gens qu’on aurait pu penser loin de tout ça ont été immédiatement solidaires avec une famille expulsée. A Montbrison, plus de 110 personnes participent au comité de soutien aux familles expulsées ...


“Ce que révèlent ces mobilisations citoyennes, a dit Jean-François Peyrard, c’est qu’au-delà même de la question de la loi, il y a des situations humaines. Quand des citoyens sont en face des situations concrètes des familles, ils disent que ce n’est pas acceptable (...) il y a aussi toutes les expressions à travers les rassemblements pour alerter les pouvoirs publics. A Firminy, entre mai et juin, 8 rassemblements ont eu lieu avec 150 à 200 personnes, pour dire que le droit à l’hébergement est un droit fondamental”. Sur le terrain, autour des familles de demandeurs d’asile, “il n’y a donc pas un discours haineux, racial, ethnique, sur “des pauvres qu’on ne devrait pas aider”. Ceci est rassurant” sur notre société !

 

Cette solidarité est un fait très important. Car pour justifier les expulsions ou leur silence, des élus disent “les électeurs, les électeurs...”. Mais il existe une mobilisation populaire et citoyenne qui est à l’opposé de ça. “Il est préoccupant que des élus de gauche ne s’appuient pas là-dessus pour faire évoluer la réglementation dans un sens progressiste, dit Georges Günther. La vie est là, dans la solidarité !
“Il y a de belles choses ! dit Jacqueline Crozet. Les gens ont envie d’une société comme ça : que tous ensemble on puisse vivre correctement. “
Joël Moulin, de l’UD-CGT a estimé, lui, que tous les combats se rejoignent, et a mis en garde ceux qui pensent pouvoir “opposer les précarités entre elles (...) il suffirait de pas grand chose pour que se mette en place une forte mobilisation”.


La responsabilité des maires et d’autres élus

 

La préfète est hors la loi. Mais que peuvent faire les maires des principales villes ? “La loi dit que c’est l’Etat qui est responsable, et on demande qu’il applique la loi, a indiqué Bruno Vennin, au nom de la Ligue des Droits de l’Homme. Mais les élus sont des représentants de la population, ils ont à traiter d’un problème politique : ils ont à faire face à une population qui a des besoins, et ils peuvent poser les problèmes à l’Etat” (...) Et, lorsqu’il y a péril, les maires ont la possibilité de réquisitionner des logements pour loger des gens en difficulté”.


Le maire de St-Etienne soutient la préfète. Les autres grands élus se taisent, sauf exception. Une politique comme celle-là ne peut pas être appliquée sans concertation avec les grands élus. “Si les grands élus du département s’exprimaient et disaient leur désaccord, on n’aurait pas cette situation, estime Georges Günther. Les élus de gauche parlaient avant d’être élus. Maintenant ils ont peur que leurs électeurs soient racistes et xénophobes par rapport aux étrangers”...

 

La loire département test ?


Devant l’ampleur des expulsions dans la Loire, la question a commencé à se poser au fil des mois. (Voir).

Voici une préfète qui se permet de prendre des décisions grossièrement contraires aux loi de la France qu’elle a pour mission de faire appliquer, et de persister malgré des décisions de justice, et sans qu’elle soit rappelée à l’ordre par le ministre de l’intérieur. Et elle se permet d’appeler "idéologique" l’action des associations et citoyens qui défendent des droits humains fondamentaux. Jusqu’à quand ?
C’est ahurissant ce comportement de la préfète aussi frontal contre la loi. On peut se demander s’il n’y a pas ici essai d’anticiper des mesures de réformes régressives... un test - si ça passe, ça passe. En s’asseyant sur la loi actuelle, car pour l’instant c’est illégal.”


Et justement, on vient juste d’apprendre, en fin de conférence de presse, que la préfète de la Loire fait partie des 4 préfets choisis par le ministre de l’intérieur Valls pour participer à un groupe de travail sur la réforme du droit d’asile qui sera faite en 2014. Il devient probable qu’on ait affaire ici - et dans quelques autres départements (par exemple le Calvados/Basse-Normandie dont le préfet a été choisi également par Valls) - à une expérimentation de mesures qui sont un avant-goût d’une réforme très régressive du droit d’asile, réforme qui permettrait des expulsions massives d’étrangers, pas seulement de leurs logements mais du territoire.


Il est à noter que c’est précisément sur l’expulsion du territoire que la Préfète conclut toutes ses réponses à FR3 comme à TL7 (à TL7 : “ces personnes doivent retourner dans leurs pays” - A FR3 : “elles sont en danger parce qu’elles s’y mettent elles-mêmes en ne retournant pas dans leurs pays”). Et c’est aussi ce qu’avait dit le maire de St-Etienne en juin en apportant son soutien à Valls et à la préfète : “... ce sont des personnes qui ont épuisé leurs droits et qui doivent retrouver leur pays d’origine. C’est une position ferme mais c’est la seule que l’on puisse tenir...”.


(1) A noter qu’un texte/appel est en cours de signature bien plus largement encore parmi les associations, syndicats, partis politiques...
Le collectif "Personne à la rue" s’est déjà fixé un autre rendez-vous, pour faire le point et prendre les décisions qui seront nécessaires, mardi 1er octobre à 18h à la Bourse du Travail de St-Etienne. 


Télécharger le document de la conférence de presse - 90.9 ko
Télécharger le document de la conférence de presse



A VOIR SUR TL7 - 18 septembre
Personne à la rue : les associations tirent la sonnette d’alarme

SUR FRANCE 3
http://rhone-alpes.france3.fr/emissions/jt-local-1920-saint-etienne - édition du 18 septembre 2013.

 

http://www.reseauxcitoyens-st-etienne.org

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 22:33

 

 

 L'ASSOCIATION SOLIDARITE FOREZ PALESTINE  a soutenu (avec d'autres) le projet d'un jeune réalisateur Palestinien citoyen d'Israël Alaa ASHKAR


Cela a abouti a un film : ROUTE 60 sorti en 2013.


Résumé documentaire : Le réalisateur, un Palestinien citoyen d'Israël entreprend un voyage en Cisjordanie à la recherche d'une partie de son identité qui lui a été cachée pendant sa jeunesse. C'est un premier "film".


           Le réalisateur sera accueilli au  Cinéma Rex

                   le mardi 8  Octobre à 20 h

 


 Déroulé de la soirée.

                20 h présentation du réalisateur Alaa Ashkar,

il présente rapidement son documentaire,

projection du film,

échanges et discussion  dans la salle,

et partage du verre de l'amitié dans le hall après la séance - Vente de produits palestiniens....

 


 Deux éléments pour préparer cette soirée :

-          En PJ, une note explicative

-          Un site, sur lequel l’on peut visionner un extrait vidéo du film : https://vimeo.com/41761654

 


Ce film est aussi programmé le lundi 7 OCTOBRE à 20 h au Family cinema à ST JUST ST RAMBERT

 

N'hésitez pas à faire circuler cette information...

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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 21:46

 

Bassem Abou Rahmeh, 30 ans, touché au torse par une bombe lacrymogène le 17 avril 2009 lors d'une manifestation à Bilin en Cisjordanie, était mort des suites de ses blessures. Le procureur général de l'armée israélienne a décidé de classer sans suite l'enquête sur sa mort "pour manque de preuves", a affirmé mardi l'organisation israélienne de défense des droits de l'Homme B'Tselem.


Israël classe sans suite une enquête sur la mort d'un manifestant palestinien

Bassem Ibrahim Abu Rahme pendant une manifestation contre le mur

dans le village de Bil'in, 25.7.2008 (Photo d'archivde Oren Ziv/Activestills.org)

 

 

La décision de l'armée d'ouvrir une enquête sur la mort de Bassem Abou Rahmeh avait été prise en 2010 après qu'une équipe internationale d'experts a conclu que l'armée avait tiré la bombe lacrymogène en violation de la réglementation sur ces tirs.

Conçu pour disperser la foule, ce projectile peut cependant être mortel s'il est tiré directement sur des gens.

L'ONG Yesh Din, qui avait porté l'affaire devant la Cour suprême israélienne au nom de la famille de la victime, a déploré la décision de la justice militaire.

"Cette décision est inacceptable surtout au vu du rapport d'experts internationaux qui a déterminé que la grenade lacrymogène avait été tirée de près, directement sur Abou Rahmeh", a souligné l'ONG dans un communiqué.

 

Source : La Libre.be

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8 septembre 2013 7 08 /09 /septembre /2013 20:49

Lettre aussi ironique que cinglante adressée par l’ex-ambassadeur de France* Pierre Charasse à François Hollande à propos de la Syrie.

 


Mexico, le 2 septembre 2013

Monsieur le Président de la République,

Dans l’épreuve que subit actuellement l’humanité du fait de la présence d’armes chimiques en Syrie, vous avez pris la tête d’un grand mouvement mondial au nom de « l’obligation de protéger » les populations civiles menacées. Vous avez très bien expliqué dans votre discours du 27 août devant vos Ambassadeurs que c’était là la vocation de la France, comme elle l’a fait en Libye récemment, et qu’elle ne manquerait pas à son devoir. Votre détermination exemplaire devrait rapidement convaincre vos partenaires européens flageolants et les opinions publiques pleutres, en France, en Grande Bretagne, aux Etats-Unis et partout dans le monde, du bien-fondé d’une intervention militaire chirurgicale en Syrie.

Naturellement, comme vous l’avez rappelé le 27 août, « l’obligation de protéger » s’inscrit dans une démarche très réglementée par les Nations Unies et incombe en premier lieu aux Etats concernés : protéger leur propre population. En cas de défaillance de leur part, c’est au Conseil de Sécurité qu’il appartient de décider des modalités de mise en œuvre de ce principe.

Sous votre conduite, la France s’honorera si elle fait respecter à la lettre cette avancée importante du droit international. Je suis sûr que le Président Poutine sera sensible à vos arguments tout comme le Président Xi Jiping et qu’ils ne feront pas obstacle à vos projets en opposant un veto au Conseil de Sécurité. Peu importe que l’objectif final soit encore un peu flou, ce qui compte c’est la défense énergique de principes clairs.

De même, je suis sûr que d’autres pays suivront la France dans son intention de livrer des armes aux rebelles syriens, malgré les risques que cela comporte. M. Laurent Fabius, Ministre des Affaires Etrangères, a annoncé qu’il exigerait des destinataires des armes françaises qu’ils signent un « certificat d’utilisateur final ». Avec une telle fermeté nous aurons l’assurance que nos armes ne tomberont pas entre les mains des combattants Jihadistes du Front Al Nusra-Al Qaeda, qui font partie de la Coalition rebelle (encore très hétéroclite mais que avez le mérite de vouloir unifier, bon courage !) et ne se retourneront pas contre les pays occidentaux qui les ont aidé ou leurs rivaux au sein de la Coalition, voire des populations civiles.

Nous voilà rassurés. Al Qaeda devrait comprendre le message fort que vous lui envoyez. Il est important de bien expliquer que notre ennemi reste le Terrorisme International, même si de temps en temps il faut se montrer pragmatique, comme disent nos amis anglo-saxons, et tendre la main à ceux qui veulent notre perte. Ceux-ci ne devraient pas être insensibles à nos gestes amicaux. Vos services devraient pouvoir sans peine démentir l’information diffusée par l’agence Associated Press selon laquelle des armes chimiques livrées par notre allié l’Arabie Saoudite (le Prince Bandar Bin Sultan, chef des services saoudiens de renseignement) au Front Al Nusra-Al Qaeda auraient été manipulées maladroitement par ces apprentis-sorciers.

Une fois ce point éclairci vous aurez les mains libres pour agir sur la base des informations fournies par les Etats-Unis et Israël qui ont toute votre confiance. Toutefois il ne serait pas inutile d’éviter que se reproduise le scénario de 2003 aux Nations Unies lorsque Colin Powell a exhibé des photos truquées et un flacon de poudre de perlimpinpin comme preuves irréfutables de la présence d’armes de destruction massive en Irak ! Principe de précaution élémentaire. On vous fait confiance, c’est la crédibilité de la France qui est en jeu.

Quand aux objectifs militaires de cette opération, il paraît évident qu’ils doivent être en priorité de détruire par des moyens aériens les dépôts d’armes chimiques sans les faire exploser au nez de la population civile, ce qui serait un véritable désastre, et de neutraliser tous les engins qui permettent leur utilisation (missiles, chars, lance-roquettes etc.), sans mettre en péril la vie de nos soldats sur un terrain incertain. Si les Américains ont du mal à identifier les cibles, les services français de renseignement se feront un plaisir de leur fournir toutes les informations dont ils disposent, de telle sorte que l’opération soit courte et cinglante et que grâce à vous les armes chimiques soient définitivement éradiquées de la planète.

Les populations que nous allons protéger auront un prix à payer pour le service rendu et doivent accepter d’avance les quelques centaines ou milliers de morts que peuvent provoquer les effets collatéraux de cette opération et leurs conséquences en cascade. Mais c’est pour leur bien. Si vous prenez la tête de la manœuvre à la place de vos collègues Obama et Cameron, qui semblent rétropédaler avant même que le coup d’envoi ait été donné, Bashar Al Assad comprendra très vite à qui il a affaire. L’Occident ne doit pas de mollir, ce serait un mauvais signal au reste du monde, on compte sur vous pour tenir la barre fermement.

Lorsque cette mission humanitaire sera terminée et que Bashar Al Assad aura fait amende honorable après la tripotée qu’on va lui mettre tout en le laissant au pouvoir, vous aurez la satisfaction d’avoir contribué à appliquer en Syrie la théorie du « chaos constructif » élaborée par des « think tanks » américains à l’époque de George Bush, en espérant que les grandes entreprises américaines, principales bénéficiaires du chaos, auront la bonté de laisser aux entreprises françaises la possibilité de tirer quelques avantages du désordre institutionnalisé qui a désormais vocation à se substituer à des Etats forts comme c’est le cas en Irak ou en Libye.

Quelques contrats pétroliers feraient bien l’affaire de nos grands groupes.

Après cette victoire pratiquement acquise d’avance, il vous appartiendra de porter ailleurs le message humanitaire universel de la France. Les crises sont nombreuses dans le monde, la liste des dictateurs sanguinaires est longue, et des millions d’hommes, de femmes et d’enfants attendent avec joie que la France puisse les protéger comme elle s’en est donnée la mission. On pense toujours à l’Afrique qui arrive au premier rang de nos préoccupations. Mais il y a le feu dans de nombreuses régions du monde. Une intervention humanitaire en Palestine serait la bienvenue, vous y songez certainement.

Au Mexique, on estime à 70.000 les morts provoqués par la violence des groupes criminels et des forces de sécurité et 26.000 disparus durant de sexennat du Président Calderón (2006-2012). Après la première année du mandat du Président Peña Nieto, on dénombre déjà 13.000 morts. En toute logique avec de tels chiffres la population civile mexicaine devrait être éligible aux bénéfices du programme « obligation de protéger » concocté par la « communauté internationale », même si celle-ci se réduit aujourd’hui à la France seule. Au point où nous en sommes, il faut bien qu’un pays se dévoue pour être l’avant-garde agissante d’une communauté internationale amorphe et irresponsable, « ensemble gazeux et incertain » comme a dit Hubert Védrine à propos de l’Union Européenne. Mieux vaut être seul que mal accompagné. S’agissant du Mexique, on pourra tirer les leçons de l’intervention militaire française de 1862 et ne pas répéter l’erreur qui a conduit à la déconfiture les armées de Napoléon III : déclencher des opérations militaires injustifiées et lointaines qui dépassent nos forces.

Pour cela il faudra, mais vous l’avez évidement prévu, programmer davantage de moyens budgétaires, par exemple pour la construction de nouveaux porte-avions nucléaires, les avions et missiles qui vont avec. Le « Charles de Gaulle » rend de brillants services lorsqu’il n’est pas immobilisé dans nos arsenaux pour de trop longues périodes de révision, mais il aura du mal à répondre seul à toutes les demandes d’intervention surtout lorsqu’il devra croiser dans des mers lointaines, exotiques et dangereuses. Je suis sûr que vous saurez persuader nos compatriotes que dans les circonstances actuelles, le monde occidental, pour poursuivre sa mission civilisatrice, pilier de la globalisation, devra s’en donner les moyens budgétaires.

On se souvient des contraintes qui ont empêché les forces françaises de frapper encore plus massivement la Libye. Leurs stocks de missiles se sont rapidement épuisés et le budget de la Défense n’avait pas prévu que l’abominable Khadafi, pourtant ami intime de votre prédécesseur, serait aussi peu sensible à nos problèmes budgétaires en opposant une résistance aussi farouche qu’inutile. La population, si elle est bien informée, acceptera certainement de bon gré l’augmentation des impôts et les coupes dans les dépenses publiques, notamment sociales, comme les bourses scolaires pour les français de l’étranger, ainsi que la réduction des moyens du réseau diplomatique, consulaire, éducatif et culturel français dans le monde si c’est le prix à payer pour que la France garde son statut de grande puissance mondiale. Tout est question de pédagogie.

Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que nos amis et alliés américains n’ont pas toujours une très bonne image dans le monde. La France, avec les Présidents De Gaulle, Mitterrand et Chirac, a joui d’un grand prestige international, justement parce ce qu’elle parlait d’une voix différente de celle de ses alliés occidentaux. Le Président Sarkozy a mis fin à cette tradition diplomatique, pensant que la France avait tout intérêt, dans le contexte de la mondialisation et face à la montée en puissance de nouveaux acteurs, à se fondre dans « la famille occidentale » et à réintégrer l’appareil militaire de l’OTAN, c’est à dire à mettre ses forces conventionnelles sous le commandement américain.

« O tempora ! O mores ! » comme a dit Ciceron en son temps. Mais vos Ambassadeurs ont déjà du vous signaler que dans de nombreux pays la France est désormais perçue comme un relais servile de la politique américaine. Des épisodes récents, comme l’affaire Snowden avec l’interception du Président Evo Morales lors de son survol de l’Europe, ont pu donner cette impression fâcheuse, mais je suis convaincu que vous n’aurez aucun mal à persuader vos interlocuteurs du monde entier que cette perception est erronée, car c’est en toute indépendance que vous avez confirmé l’ancrage de la France dans sa « famille occidentale ».

Enfin, je pense que vous avez réfléchi à la meilleure manière de protéger les populations mondiales des catastrophes humanitaires provoquées par le capitalisme mafieux et prédateur à l’origine des dernières crises économiques et financières. Il est probablement dans vos intentions de proposer à vos collègues du G7 et du G20 que vous allez rencontrer au Sommet de Saint Pétersbourg de changer de cap pour mettre fin à l’économie-casino et à l’empire de la finance sans contrôle. L’opinion publique mondiale, les chômeurs en Grèce, au Portugal, en Espagne, en France et ailleurs, apprécieraient vraisemblablement des frappes chirurgicales sur le FMI, la Banque Centrale européenne, la City de Londres, quelques paradis fiscaux « non-coopératifs » ou d’improbables agences de notation qui font plier les gouvernements.

Une telle cohérence dans l’application de « l’obligation de protéger » honorera la France et son Président. En continuant sans relâche sur cette voie et en défendant comme vous le faites le droit international et les normes fixées par les Nations Unies, il ne fait aucun doute qu’avant la fin de votre mandat vous rejoindrez votre collègue et ami Barack Obama dans le club très sélect des Prix Nobel de la Paix. Vous l’aurez bien mérité. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute et respectueuse considération.

Pierre Charasse, Français de l’étranger, contribuable et électeur

Publiée par : http://blogs.mediapart.fr/edition/l... (le 6 septembre 2013 |

  • Diplomate de carrière de 1972 à 2009, Pierre Charasse fut ambassadeur, notamment au Pakistan, en Uruguay et au Pérou, et a représenté la France dans de nombreuses instances internationales.

CAPJPO-EuroPalestine

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5 septembre 2013 4 05 /09 /septembre /2013 07:46

De la Ruta Pacifica.
Nous vous envoyons la lettre ouverte des FeN contre la guerre réunies à Montevideo, Uruguay, pour la XVIe Rencontre Internationale de FeN, qui se sont prononcées en relation aux négociations de paix en Colombie.
Les différents groupes de FeN sont priées de faire parvenir cette lettre aux délégations diplomatiques de Colombie dans leur pays. Merci.

 

 

Lettre ouverte concernant les négociations de paix en Colombie  

  

Nous, Femmes en Noir réunies lors de la XVIe Rencontre Internationale des Femmes en Noir contre la Guerre, qui a eu lieu à Montevideo, du 19 au 24 août, avec la participation de délégations d’Argentine, Arménie, Belgique, Chili, Colombie, Congo, Espagne, États-Unis, Guatemala, Grande-Bretagne, Inde, Israël, Italie, Palestine, Serbie et Uruguay, voulons exprimer notre désir qu’en Colombie l’on parvienne aux accords de paix grâce à la négociation qui a lieu actuellement à La Havane avec un des groupes d’insurgés, les FARC-EP; nous espérons que commencent également les négociations avec le ELN, pour chercher une issue qui soit moins douloureuse pour un pays qui vit depuis un demi-siècle avec le conflit armé.

 

La Rencontre à laquelle nous avons participé environ 120 femmes a été déclarée d’intérêt national par le Gouvernement Uruguayen et la Municipalité de Montevideo a déclaré Montevideo “Ville de la Paix” pendant le déroulement de notre Rencontre Internationale.

 

Le Réseau International des Femmes en Noir contre la Guerre (FeN), est un réseau international de femmes antimilitaristes, féministes, pacifistes, qui prônent pour un monde où n’existent ni guerres ni violences d’aucune sorte; le mouvement commença en 1988 par une initiative de femmes israéliennes juives, qui s’unirent pour organiser des actions contre la guerre menée par leur gouvernement contre la population palestinienne, choisissant de se vêtir de noir -la couleur du deuil-, demeurer en silence avec banderoles et panneaux en forme de main qui parlent pour elles. Nous, les FeN, dénonçons la co-responsabilité qu’ont tous les pays développés dans toutes les sortes de guerres.

 

La Ruta Pacífica de las Mujeres de Colombie (Route Pacifique des Femmes) fait partie des Femmes en Noir et partage la lutte contre la guerre et l’utilisation du corps des femmes comme butin de guerre dans le contexte du conflit armé, ce qui est utilisé comme instrument pour humilier, comme expression de mépris et de pouvoir face aux communautés et surtout envers les femmes. Nous donnons toujours la plus grande importance au fait que soit inclus lors des négociations de paix le respect pour les droits des femmes victimes de violence, tenant compte du droit à la vérité, la justice, la réparation et la non répétition comme il est inscrit dans les principes internationaux sur les droits des victimes de guerres et des conflits armés.

 

Nous sommes des femmes activistes qui stimulons et rendons visibles le rôle fondamental des femmes face au militarisme – qui, en Colombie s’est étendu de long en large du pays et s’est converti en un des aspects les plus marquants pour la vie des femmes-.

 

Nous sommes convaincues que l’emploi de la guerre comme instrument pour régler les conflits est négatif pour la société, pour la population civile et leurs communautés et spécialement pour les femmes parce que la pauvreté et la violence augmentent de manière exponentielle et la vie se caractérise par la peur, le deuil et le manque de liberté.

 

Nous demandons autant au Gouvernement colombien comme à la guérilla des FARC, d’écouter notre appel pour rétablir la paix dans le pays et de commencer immédiatement à travailler pour faire respecter les droits de toutes et de tous à la dignité et à la vie, et que les accords obtenus tiennent compte des pétitions des femmes dans les domaines concernés par l’accord.

 

Pour cette raison les organisations de femmes qui ont persisté pour qu’on parvienne à la paix veulent prendre part aux négociations et nous nous engageons à déployer toutes nos capacités et offrons l’accompagnement du Réseau des Femmes en Noir du monde entier pour la construction de la paix.

 

Vous pouvez compter sur les Femmes en Noir pour que le conflit armé en Colombie prenne fin; pour nous les héros sont ceux qui ont la capacité d’abandonner les armes. En fait, nous ne croyons pas que le monde ait besoin de héros sinon de l’union de savoirs, d’intérêts et de capacité pour atteindre de nouvelles visions, de nouveaux pactes pour la permanence et la conservation de la paix et de la planète aujourd’hui en danger à cause du patriarcat, du capitalisme, du néolibéralisme, du consumérisme et des immenses inégalités.

 

Rédigé à Montevideo, Uruguay, le 24 août 2013.

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2 septembre 2013 1 02 /09 /septembre /2013 09:07

Communiqué du Mouvement de la Paix - 28/09/2013

 

 

Non à l'intervention armée en Syrie, non à la participation de la France
Solidarité avec les forces de paix, de justice et de démocratie en Syrie


L’escalade proposée par le Président Hollande n’est pas la bonne issue.

Le Mouvement de la Paix condamne fermement l’utilisation d’armes chimiques. Par leurs luttes, les peuples ont gagné la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, signée le 13 janvier 1993, qui interdit la mise au point, la fabrication, le stockage et l'usage des armes chimiques.


Avant même les conclusions de la mission de l’ONU, seule habilitée à mener une telle enquête sur l’utilisation des armes chimiques, la France, les USA et leurs alliés membres de l’OTAN, déclarent avoir des certitudes. Si preuves il y a, ils ont la responsabilité de les transmettre à l’ONU. Envisager une intervention militaire en dehors des Nations Unies, malgré le risque conséquent d’un embrasement de toute la région, consiste à se poser en « juges et gendarmes du monde », à alimenter le cercle infernal des logiques de guerre et de violence en négligeant l’intérêt des peuples.


Il y a deux ans, un soulèvement citoyen pacifiste exigeait plus de démocratie et de progrès social en Syrie. Le régime syrien de Bachar El Assad a répondu par une répression féroce refusant toute possibilité de dialogue et provoquant l’escalade d’une guerre civile dans laquelle se sont engouffrées des puissances et des forces politiques régionales (Iran, Turquie, Arabie Saoudite, Qatar, Hezbollah…) et permettant aux militants les plus radicaux rescapés des interventions militaires en Irak, Afghanistan, Libye, Mali de se mettre au service des uns ou des autres.


Le bilan est effroyable pour le peuple syrien : plus de 100 000 morts, 4 millions de déplacés qui ont tout perdu, 1 500 000 exilés, et un pays dévasté. Aujourd’hui cette crise syrienne est devenue une crise géopolitique où chacun défend ses intérêts dans la région. Prétextant un blocage au Conseil de sécurité de l’ONU de la part de la Chine et de la Russie, les puissances occidentales membres de l’OTAN n’ont pris aucune initiative pour résoudre politiquement ce conflit. Ainsi le plan incarné par Kofi Annan en a fait les frais.

La structuration de la société syrienne rendait nécessaire un processus long de concertations, rendu possible par la présence d’observateurs en nombre, permettant d’assurer une évolution vers plus de démocratie. Dans ce contexte, l’utilisation de forces de paix non violentes sous l’égide de l’ONU, aurait pu le permettre. Au lieu de cela, les antagonismes ont été entretenus, voire même alimentés, et les horreurs de la guerre civile ont affaibli les possibles recours. C’est ainsi que la perspective odieuse d’une intervention armée, en contradiction totale avec l’intérêt des peuples, peut aujourd’hui nous être présentée comme indispensable. L’indispensable pour la population est de vivre en sécurité, de se nourrir, de s’instruire, d’être soigné dans de bonnes conditions et de pouvoir s’exprimer en toute liberté. Or tout cela, la guerre l’interdit. Loin d’être la solution, elle ne bénéficierait qu’aux marchands d’armes.


Le Mouvement de la Paix dénonce catégoriquement l’argument, relayé à l’unisson par les médias, d’une guerre indispensable. En Syrie comme ailleurs, ce qui est nécessaire c’est la Paix comme socle d’une société humaine se conformant aux engagements pris en 1998 par la communauté internationale dans le cadre de l’adoption de la culture de paix et de la non-violence.

 


Le Mouvement de la Paix demande au gouvernement français de renoncer à l’emploi des forces armées, de faire respecter le droit international et de prendre toutes les initiatives politiques possibles pour obtenir un cessez-le-feu. Le Mouvement de la Paix demande la reprise du plan de Kofi Annan avec des moyens humains renforcés pour parvenir à une transition démocratique en Syrie et permettre une stabilisation de la région.


Il appelle les citoyens, les ONG de notre pays à se rassembler et à développer toutes les actions collectives marquant le refus d’une intervention militaire. Les premiers rassemblements sont prévus le jeudi 29 août à Paris, Toulouse et Marseille.

 

Le Mouvement de la Paix
Saint-Ouen, le 28 août 2013


Contacts :
Guillaume du Souich : nouss@mvtpaix.org - 06 81 64 74 52
Presse: catherine.rio@mvtpaix.org - 01 40 12 72 34

 


LE MOUVEMENT DE LA PAIX
MAISON DE LA PAIX, 9 rue Dulcie September – 93400 Saint-Ouen
Tel : 01 40 12 09 12 - Fax : 01 40 11 57 87
Site web : www.mvtpaix.org - mail : national@mvtpaix.org
Agréé Association Nationale de la Jeunesse et d’Education Populaire

 

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1 septembre 2013 7 01 /09 /septembre /2013 21:05
NON A LA TORTURE DES ENFANTS PALESTINIENS !
NON A LA TORTURE DES ENFANTS PALESTINIENS !
 
PAS DE COMPLICITE AVEC LEURS TORTIONNAIRES !
 

Chaque jour l'armée d'occupation israélienne enlève des enfants palestiniens à leur domicile, le plus souvent en pleine nuit, pour les embarquer menottés et les yeux bandés vers des centres d'interrogatoire, où ils subissent des tortures physiques et psychologiques : ligotés dans des positions inconfortables sans pouvoir dormir, parfois frappés, menacés de sévices sexuels et de représailles sur leurs familles. Il leur est en général demandé d'avouer qu'ils ont lancé des pierres contre des chars ou des bulldozers en train de démolir leurs maisons, de dénoncer d'autres enfants, de devenir des "informateurs", et de signer des documents en hébreu, langue qu'ils ne comprennent pas.

Chaque jour l'armée d'occupation israélienne enlève des enfants palestiniens à leur domicile, le plus souvent en pleine nuit, pour les embarquer menottés et les yeux bandés vers des centres d'interrogatoire, où ils subissent des tortures physiques et psychologiques : ligotés dans des positions inconfortables sans pouvoir dormir, parfois frappés, menacés de sévices sexuels et de représailles sur leurs familles. Il leur est en général demandé d'avouer qu'ils ont lancé des pierres contre des chars ou des bulldozers en train de démolir leurs maisons, de dénoncer d'autres enfants, de devenir des "informateurs", et de signer des documents en hébreu, langue qu'ils ne comprennent pas.
 
Ces faits sont rapportés par de nombreuses organisations palestiniennes, israéliennes et internationales de défense des droits de l'homme et de l'enfant, dont L'UNICEF, Defence Chidren International, B'Tselem, Save the Children, l'ACAT, et le Ministère britannique des Affaires Etrangères, au travers d'un rapport intitulé "Children in Military Detention".

Elles soulignent que ces enfants palestiniens n'ont accès ni à leurs parents ni à un avocat pendant des semaines, sont parfois traduits devant des tribunaux militaires israéliens et incarcérés à partir de l'âge de 12 ans, en toute illégalité dans des prisons israéliennes. (Les Conventions de Genève interdisent à tout occupant de transférer tout ou partie d'une population occupée sur le territoire de la puissance occupante).
Ceci sans compter le racket pratiqué par l'occupant israélien auprès des familles d'enfants ainsi kidnappés, puisqu'elles sont souvent obligées de verser de fortes "amendes"pour les récupérer.

Toutefois le gouvernement français, qui ne peut ignorer ces faits, accueille régulièrement en France des responsables de ces tortures, bafouant ainsi la Convention internationale des Droits de l'Enfant (1989) et la Convention Internationale contre la Torture, (Convention de New York, 1984), signée par la France, et la contraignant à rechercher et poursuivre toute personne suspecte d'avoir commis des actes de torture physique et psychologique, ou de les avoir ordonnés, ou encore de les avoir laissé commettre en connaissance de cause.
Or ces tortures exercées contre des adultes et des enfants sont de notoriété publique en Israël, et c'est toute la chaîne du commandement militaire et politique qui admet ou recommande ces pratiques.


Nous exigeons donc du gouvernement français qu'il respecte le droit international et cesse d'accueillir en France les responsables de ces tortures.

Nous demandons par ailleurs à toutes les grandes ONG de défense des droits de l'Homme et de l'Enfant de se mobiliser concrètement, et de déposer des plaintes auprès des tribunaux français au nom des victimes de ces tortures ou de leurs familles, dès qu'elles ont à connaître de tels cas.
Comme l'écrit Amnesty International  : "Vous êtes révolté(e) par la torture, l’emprisonnement arbitraire, la  pauvreté, la peine de mort, l’injustice, les expulsions forcées, l’impunité...Transformez votre indignation en action !"
 
Liste des organisations signataires : 
CAPJPO-EuroPalestine, Enfants de Palestine, Nanterre Palestine, Droits Devant, Les Désobéissants, Le Collectif 69 de soutien au peuple palestinien, Le Comité Salvador Amérique Centrale, l'Association des Palestiniens en Ile de France, Collectif Judéo Arabe pour la Palestine, Civimed Initiatives OINGD Bassin méditerranéen (médiation et Droits de l'Homme, siège Strasbourg) - AIPPP (Assoc internationale pour Préservation Patrimoine Palestinien, siège Strasbourg) - Coordination de l'Appel de Strasbourg pour une paix juste au Proche-Orient

Signez la pétition sur le site : http://stoptortureenfantspalestiniens.wesign.it/fr
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30 août 2013 5 30 /08 /août /2013 20:51

Gaza - 23 août 2013


Le Dr Haidar Eid est professeur associé de littérature anglaise de l'Université Al-Aqsa dans la bande de Gaza en Palestine. Le Dr Eid est un des membres fondateurs du Groupe pour un seul Etat démocratique (One Democratic State Group - ODSG) et il est également membre de la Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d'Israël.

Le Dr. Haidar Eid parle de l'opposition à Gaza à la relance des pourparlers de paix, de la nécessité d'une autocritique palestinienne à propos des questions politiques actuelles, du déclin du soutien au Hamas et de la situation actuelle à Gaza. Selon Eid, ce qui se passe aujourd'hui à Gaza est un lent génocide.

Retenir notre souffle à Gaza

Le monde assiste actuellement à une nouvelle tournée de négociations sous l'égide du ministre américain des Affaires étrangères Kerry. Où se situe Gaza dans ces pourparlers ?

Gaza est très diversifié et je ne puis parler pour Gaza en tant qu'entité mais manifestement, la plupart des gens ici sont opposés aux négociations. Le Hamas a fait connaître sa position officielle mardi : les responsables ont exprimé leur inquiétude quand à la reprise des pourparlers. La plupart des organisations faisant partie de l'Organisation de Libération de la  Palestine (OLP) – et parmi celles-ci aussi bien le Front populaire que le Front démocratique de libération de la Palestine (le FPLP et le FDLP) sont hostiles aux pourparlers – seules quelques membres de Fatah ont succombé au mensonge prétendant que les négociations pourraient apporter une solution viable.

Quand je m'exprime en mon nom personnel, en tant que partisan d'un Etat démocratique unique de Palestine, je suis opposé aux pourparlers, qui visent une solution à deux Etats. Nous estimons que créer deux Etats n'est pas une véritable solution mais une option raciste. Deux Etats viables sont devenus impossibles à réaliser – surtout parce qu'Israël a créé des faits sur le terrain qui faussent tout le concept.

Mais il y a plus encore : la solution à deux Etats ne garantit même pas un minimum de droits pour les Palestiniens. Il n'y a plus de pourparlers aujourd'hui sur le droit au retour des réfugiés, des villages et des villes qui ont subi une épuration ethnique en 1948. De 75 à 80 % de la population de Gaza est constituée de réfugiés et les lois internationales prévoient leur retour- qu'en est-il pour eux ?

Les accords d'Oslo n'ont jamais incorporé les lois internationales et, chose plus importante encore, ils n'ont jamais traité des mesures racistes et du système d'apartheid appliqués par Israël à l'encontre des Palestiniens.

Quelle alternative favoriseriez-vous ?

Fatah est la seule force qui soutient officiellement les négociations. Quand je m'y oppose, je ne représente pas seulement les gens de Gaza mais aussi la majorité des Palestiniens. Notre alternative ? S'en tenir à l'appel soutenue par la plupart des organisations en 2005 : Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) ! La campagne demande à la communauté internationale de boycotter Israël, de désinvestir dans son économie et d'imposer des sanctions jusqu'à ce qu'Israël obéisse aux lois internationales. Ensuite, lorsqu'il y aura des pressions, nous pourrons négocier.

En Afrique du Sud, l'ANC n'a pas négocié avant de bénéficier d'un soutien substantiel – nous ne pouvons négocier autour des droits fondamentaux : l'égalité des droits doit être la base des négociations à propos de toute forme d'Etat ! La seule solution juste est une solution comme celle de l'Irlande du Nord et de l'Afrique du Sud, ce qui veut dire un Etat laïque et démocratique pour tous.


Comment y arriver ?

La première étape : une autocritique sérieuse. Les Palestiniens doivent considérer publiquement ce que la direction de l'OLP et du Hamas ont fait pour que la cause palestinienne depuis les accords d'Oslo. Ces vingt dernières années ne nous ont menés nulle part. Au contraire, les colonies ont pris de l'extension et Gaza a été transformé en le plus large camp de concentration de la planète.

Deuxièmement, une autocritique sérieuse aboutira au démantèlement de l'AP. L'institution de l'AP crée une impression erronée, parmi la communauté internationale, d'égalité entre les deux camps. Comme si les Palestiniens avaient une armée et qu'ils occupaient un peuple ! Nous, en tant que Palestiniens, nous devrions avoir une administration locale afin d'organiser la vie quotidienne et la résistance, et non pour les saper.

Troisièmement, nous devons oublier la solution à deux Etats. C'est un complet gaspillage de temps et d'énergie. Nous devrions tous parler d'un seul Etat démocratique, par ce que deux Etats, c'est une fiction.

Quelle est la situation à Gaza pour l'instant ? Dans quel isolement vit la population ?

La situation s'est détériorée. Israël a durci son blocus. Les choses ont empiré dans les derniers jours du gouvernement de Morsi en Égypte, quand il a été décidé de détruire tous les tunnels (à la frontière entre l’Égypte et Gaza), qui sont d'une importance vitale pour l'acheminement de toutes les denrées de base ici. Après l'éviction de Morsi, la destruction des tunnels s'est poursuivie, et, aujourd'hui, la plupart sont fermés.

En outre, le seul point de passage officiel vers l’Égypte, Rafah, est fréquemment fermée comme aujourd'hui, par exemple. Rafah est d'une importance vitale ! Comme tous les points de passage vers Israël sont virtuellement fermés, Rafah est en quelque sorte le seul goulot pour sortir de Gaza.

Le Hamas a d'abord désavoué le régime syrien et le Hezbollah, aujourd'hui il a perdu les Frères musulmans en tant qu'alliés puissants en Egypte. Qu'est-ce que cela signifie pour le gouvernement du Hamas ?

Le Hamas est retourné dans les limbes, aujourd'hui. Il a perdu ses principales alliances stratégiques avec l'Iran et le Hezbollah, et il y a renoncé pour avoir des relations plus étroites avec les Frères musulmans et le Qatar. Maintenant que les Frères musulmans ont été destitués du gouvernement en Égypte, le Hamas reste suspendu en l'air. Et le nouvel émir du Qatar témoigne d'un nouveau style de diplomatie, qui accroît encore la pression sur le Hamas.

En fait, le Hamas n'a pas une vision politique bien définie. On continue à entendre des positions contradictoires de la part de divers responsables. Cela a également affecté les pourparlers en vue de la réconciliation avec le Fatah en Cisjordanie , qui, effectivement, ont abouti à une impasse.

Gaza est contrôlé par le Hamas, oui, mais le Hamas n'est rien d'autre que le chef des détenus parmi le 1.7 million de prisonniers que comptent Gaza.

Quels sont les sujets actuels de la politique interne de Gaza ?

D'abord, il y a la nécessité de mettre un terme à ce siège mortel, médiéval imposé à Gaza en 2006. Il se produit ici un lent génocide qui a déjà causé la mort de plus de 200.000 personnes qui n'ont pas reçu de très importants traitements médiaux. Le taux de malnutrition à Gaza est le plus élevé de la planète.

La fin de ce siège ne viendra que dans le cadre d'une solution politique à la question palestinienne dans son ensemble Quand nous parlons de négociation, nous parlons également du sort de Gaza – c'est aussi pourquoi nous, les activistes à Gaza, soutenons les BDS avec tant de rigueur.

Nous sommes très affectés par ce qui se passe en Égypte. Dès maintenant, nous retenons notre souffle. Nous voulons que l’Égypte rouvre le passage de Rafah fermé le 27 juillet. C'est notre seule option, aujourd'hui précisément de façon à ne pas nous transformer en otages des quatre volontés israéliennes.

Et quelle est l'importance du soutien dont bénéficie le Hamas aujourd'hui à Gaza ?

Le Hamas a perdu une part importante de sa popularité de fait qu'il s'est servi d'outils et de tactiques de répression contre ses opposants. La plupart des gens qui ont voté pour le Hamas ne l'ont pas fait parce qu'ils étaient partisans du Hamas, mais parce qu'ils étaient contre la corruption de l'AP et contre le concept de la solution à deux Etats. En tant que tel, le Hamas était la seule option.

Aujourd'hui les gens mettent en question tout ce que le Hamas a dit avant les élections. Il promettait la résistance mais, en fait, depuis les accords avec Israël, il ne permet plus le moindre genre de résistance indépendante et populaire du tout.

Y a-t-il une perspective pour Gaza ?

Pour moi, il y a une seule vision correcte : une solution pour la Palestine dans son ensemble et qui appliquerait la résolution 194, de l'ONU qui réclame le droit au retour pour tous les réfugiés et des compensations pour les décennies qu'ils ont passées en exil. Gaza devrait faire partie d'un Etat laïque démocratique unifié appelé Palestine.

Israël a une autre vision : Il veut se débarrasser de Gaza. Il eut que Gaza fasse partie de l'Égypte comme il l'était avant 1967, et ce afin de se débarrasser une fois pour toutes de ses problèmes avec Gaza. Les Égyptiens n'en veulent pas et ne permettront jamais la chose. En lieu et place, ce qui se passe aujourd'hui, c'est un lent génocide, à Gaza.



Interview publié sur AIC le 18 août 2013. Traduction : JM Flémal.
Autre publication de Haidar Eid sur le site Pour la Palestine : Lettre ouverte "from Gaza to Obama"

Source : Pour la Palestine

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26 août 2013 1 26 /08 /août /2013 14:23

Ben White expose les quatre raisons principales pour lesquelles un boycott des marchandises israéliennes profite au peuple palestinien.

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Les Palestiniens qui travaillent dans les colonies – contrairement à l’impression que veut donner la propagande pro-Israël – doivent endurer des conditions de travail déplorables et dégradantes.




Alors que les gouvernements et les organisations de la société civile à travers le monde développent leurs efforts pour cibler les marchandises produites dans les colonies illégales d’Israël, le gouvernement israélien et les anti-BDS renforcent leur propagande contre la campagne BDS.

L’une des principales tactiques adoptées par ceux qui veulent enrayer l’afflux de boycotts consiste à déclarer qu’en fait, ces mesures nuisent aux Palestiniens. C’est sur une telle base que le ministère des Affaires étrangères israélien (MAE) s’oppose au boycott depuis quelques temps, mais vu les récents développements en Afrique du Sud et dans l’Union européenne, l’accent a été remis sur les effets contreproductifs d’une telle tactique.

Il y a eu des initiatives propagandistes israéliennes conjointes, gouvernement-colons, et un document officiel du MAE a même circulé sur « les conséquences de l’étiquetage des produits des colonies sur l’économie palestinienne ». « Si les Européens réussissent à interdire les produits israéliens venant de Cisjordanie  » a déclaré en juin l’ambassadeur d’Israël aux Nations-Unies, « il en résultera une perte d’emplois pour plusieurs milliers de Palestiniens  ».

Il est intéressant de noter ici qu’on retrouve un parallèle avec les arguments autrefois utilisés contre la campagne internationale de boycott contre l’apartheid en Afrique du Sud et auxquels les militants de l’ANC étaient confrontés, prétendant que «  la population non blanche serait la première touchée par les boycotts extérieurs  ».  

Cette comparaison mise à part, l’argument est irrecevable, et ce pour quatre raisons.


La première : malgré la préoccupation affichée par les lobbyistes anti-BDS pour le bien-être du travailleur palestinien, le principal ennemi de celui-ci est, en réalité, l’occupation israélienne. Le régime colonial d’Israël – au cœur duquel on trouve les colonies – est caractérisé par les restrictions aux déplacements et par un accès discriminatoire aux terres, et régulièrement la Banque mondiale et le FMI soulignent qu’il est le principal frein à la croissance économique.

Rappel du contexte. Les colonies ont été à plusieurs reprises condamnées comme illégales au regard du droit international. La Résolution 452 du Conseil de sécurité des Nations-Unies décrit la politique de colonies de peuplement d’Israël comme « n’ayant aucun fondement légal  » et constituant « une violation de la Quatrième Convention de Genève  », un avis partagé par les Hautes Parties contractantes de la Convention. L’Assemblée générale des Nations-Unies et la Cour internationale de Justice ont adopté des avis similaires.

De surcroît bien sûr, l’impact des colonies sur la population palestinienne est considérable et désastreux, avec comme conséquences « des agriculteurs palestiniens qui perdent leurs terres et leurs moyens de vivre » comme l’a indiqué la Croix-Rouge. Les colonies et leur régime associé «  restreignent la capacité (des Palestiniens) à se déplacer librement  » ont déclaré les Nations-Unies, et constituent «  une violation grave de l’interdiction de discrimination  » (Amnesty International).

 


Deuxième raison : les Palestiniens qui travaillent dans les colonies – contrairement à l’impression que veut donner la propagande pro-Israël – doivent endurer des conditions de travail déplorables et dégradantes. En 2012, le contrôleur de l’État d’Israël a fait un rapport sur les zones industrielles des colonies de Cisjordanie et il a noté, entre autres, « des risques graves pour l’environnement  », et des négligences « dans le domaine de la sécurité et de l’hygiène  » qui mettent en évidence un « mépris pour la vie humaine », et « mettent réellement en danger le bien-être, la santé et la vie des travailleurs  ».

En outre, 93 % des travailleurs palestiniens dans les colonies «  n’ont ni syndicat ni comités pour les représenter », et la plupart « gagnent moins du salaire minimum israélien  ». Les permis de travail exigent «  l’approbation du Service de sécurité national israélien » et on estime qu’un travailleur palestinien sur dix dans les colonies « travaille en fait sur des terres qui leur ont été confisquées et appartenaient auparavant à leurs familles ou à l’un de leurs parents ».

 


Troisième raison : évoquer les Palestiniens qui travaillent dans les colonies comme une raison pour ne pas cibler l’apartheid israélien pour le boycott relève d’un cynisme particulier, étant donné que la population occupée n’a que des possibilités très limitées d’emploi dans une économie et une société gravement sous pression du fait de la colonisation israélienne. Il n’est pas surprenant qu’une étude ait révélé que 82 % des travailleurs palestiniens « ont le désir et la volonté de quitter leur travail dans les colonies, à condition qu’une alternative acceptable se présente » - des alternatives qui ne se présentent pas, justement à cause de l’occupation israélienne.

En réalité et mis à part le parallèle avec l’époque de l’apartheid d’Afrique du Sud, ceux qui attaquent le boycott, au nom des « travailleurs palestiniens », renvoient à ce que prétendent ces sociétés qui défendent les ateliers clandestins : « Et alors, au moins ils ont un travail ! » - une raison fort justement rejetée par les militants des campagnes et les organisations des droits humains.

 


Enfin, quatrième raison : l’appel BDS émane des Palestiniens eux-mêmes, notamment des organisations comme les Comités palestiniens d’entre-aides agricoles (PARC - Palestinian Agricultural Relief Committees), l’Association des agriculteurs palestiniens (Palestinian Farmers Association), le Syndicat des agriculteurs palestiniens (Palestinian Farmers Union), et le Syndicat des comités du travail agricole (Union of Agricultural Work Committees). Les voix anti-BDS, du gouvernement israélien aux libéraux condescendants, ne tiennent aucun compte de ces exigences pour la solidarité et le boycott, mais fort heureusement, d’autres, beaucoup plus nombreuses, les entendent.



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Ben White est journaliste indépendant, écrivain et militant, spécialiste Palestine/Israël. Il est diplômé de l’université de Cambridge.

Suivre sur Twitter : @benabyad



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