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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 22:00

Le 23 décembre, la prisonnière à laquelle Vanessa écrit depuis plusieurs mois lui a adressé une lettre traduite ci-dessous. Quelle joie pour Vanessa et pour nous toutes !

Parfois on se dit que peut-être, écrire ne sert à rien, que les prisonnières ne reçoivent pas nos lettres, ... c'est dur quand il n'y a pas de retour !.. Et puis, un jour, un signe de ce lien ténu, de cette espérance, balaie les doutes, les incertitudes et nous fait croire que, plus fort que tout, la solidarité, la force de l'amour et de l'espérance, se frayent un chemin malgré les obstacles et font tellement de bien  à tous qu'il ne faut jamais y renoncer !


za14                                                       photo Philippe Zarifian

 

Lateefa Abu Thra'e est née en 1973. Elle est divorcée et mère de 7 enfants. C'est  la fille d'un martyr de Naplouse. Elle a été condamnée à 35 ans de prison + 10 ans. Elle est détenue depuis le 12 septembre 2003 et est parfois placée en isolement. Elle souffre de fibromes sans pouvoir être soignée. Sa prison à été évacuée pendant 7 jours lors des incendies de début décembre.

Les principaux problèmes auxquels sont confrontées les détenues sont l'isolement et la négligence médicale. Elles sont placées en isolement pour la moindre chose et certaines comme Lateefa ont été soumises au confinement solitaire plusieurs fois ( Lateefa a vu les forces spéciales chargées de la "répression des prisonniers" frapper une prisonnière, elle leur a demandé d'arrêter et ils ont commencé à la battre elle aussi. Elle s'est défendue et a frappé l'un d'entre eux. Elle a été punie par 4 mois d'isolement à la prison Ramleh et 2 mois supplémentaires à Hasharon, dans une minuscule cellule équipée d'une caméra branchée 24h/24).

Leurs lettres sont assez prudentes car elles ne peuvent être sûres de leur provenance.


DSCF1040" Bonjour mon amie,

J'espère que tu vas bien. J'ai bien reçu ta lettre. J'ai vu qu'il y avait des grèves en France, j'espère que ça s'est arrangé. Je ne peux pas trop envoyer de lettres car il n'est pas facile de se procurer des timbres.

J'ai 7 enfants : Leïla, Naïma, Aïmen, Samia, Adham, Mohammed, Walla. Ils vivent dans un camp avec ma soeur à Babelïn.

 

Tu as peut-être su qu'il y a eu le feu dans la prison, nous avons été évacuées pendant 7 jours. Il fait froid mais il n'y a pas de pluie, c'est très rare. Les hommes prient pour faire venir la pluie. J'ai vu qu'en Europe, il y avait de la neige, c'est très joli.

Pourrais-tu me renvoyer des timbres pour que l'on puisse se réécrire ? Amitiés.

Lateefa  23/12/2010 "

 

Rejoignez la campagne "correspondance avec les prisonnières politiques palestiniennes" en nous envoyant un message dans "envoyer un commentaire". Femmes en Noir Montbrison

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 22:12

 

La mobilisation courageuse et déterminée du peuple tunisien a réussi à chasser le dictateur honni et c’est un bel exemple pour le monde entier (oui, Monsieur DSK !). Mais la lutte pour confisquer cette victoire a commencé, avec le couvre-feu imposé à l’ensemble du pays par la force, avec le défilé des arnaqueurs qui essaient de s’accaparer le pouvoir, de faire peur, avec les sempiternelles mises en garde contre l’islamisme et l’insécurité, qu’ils sont les premiers à organiser.

 

Ainsi, il apparait ce matin que les pillages qui ont eu lieu cette nuit dans plusieurs villes de Tunisie, sont l’oeuvre des miliciens du parti gouvernemental de Ben Ali (RCD).

 

Après la révolution de palais qui a intronisé Mohamed Ghannouchi, ex-premier ministre, "président par intérim", et soigneusement conservé dans ses rangs des tortionnaires comme Abdallah Kallel, le peuple tunisien va encore devoir affronter cette nouvelle épreuve.

 

Et, n’en doutons pas, les dirigeants du FMI et autres Banque Mondiale, tout comme le gouvernement français, qui ont soutenu et encouragé jusqu’au dernier moment la politique antisociale et répressive de Ben Ali, ont choisi leur camp.

 

Si Sarkozy a préféré dire à Ben Ali d’aller poser son avion ailleurs qu’en France, après lui avoir proposé un coup de main pour mater le peuple tunisien, ce n’est que pour mieux soutenir de nouveaux chiens de garde qui veulent s’accaparer les ressources de la Tunisie.

 

Les marionnettes qui nous ont servi la soupe dans les débats télévisés hier soir étaient à la hauteur de la situation : "Plus de Ben Ali ! Mais que va devenir le peuple ? Cela va être le chaos !"

 

Nous serons dans la rue aujourd’hui et dans les jours qui viennent pour soutenir tous ceux qui ont réussi à se débarrasser d’un dictateur, au prix de luttes, de morts et de blessés, et qui ne sont pas prêts à accepter de se faire déposseder de leur victoire.

 

CAPJPO-EuroPalestine 15/01/11

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 22:36

 

Quelques photos !

 

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 23:26

Les tambours de guerre se font entendre à nouveau en Israël et s’ils sont audibles, c’est qu’une fois de plus l’invincibilité d’Israël est en cause.

 

 

En dépit de la rhétorique triomphaliste que l’on trouve dans les rapports commémoratifs des différents médias, deux ans après l’opération « Plomb durci », le sens qui domine est que cette campagne a été un échec comme l’a été la deuxième guerre contre le Liban en [juillet] 2006. Malheureusement, les dirigeants, les généraux et le grand public dans l’Etat juif ne connaissent qu’un moyen de traiter les débâcles militaires et les fiascos. Ils ne peuvent être dépassés que par une autre opération ou guerre qui réussisse, à condition qu’elle soit menée avec plus de force et soit plus impitoyable que la précédente, avec l’espoir de meilleurs résultats.

La force, comme l’expliquent les commentateurs de premier plan dans les médias (se faisant les perroquets de ce qu’ils entendent dire par les généraux de l’armée), est nécessaire afin de « dissuader », de « donner une leçon » et « d’affaiblir » l’ennemi.


Il n’y a pas de nouveau plan pour la bande de Gaza - il n’y a pas de volonté réelle de l’occuper et de la placer sous occupation israélienne directe. Ce qui est suggéré est de meurtrir la bande de Gaza et son peuple une fois de plus, mais avec plus de brutalité et dans un temps plus court.

On peut se demander, pourquoi ceci porterait-il des fruits différents que « l’Opération Plomb durci » ? Mais ce n’est pas la bonne question. La bonne question est : que peut vouloir faire d’autre l’élite politique et militaire d’Israël (qui comprend le gouvernement et les principaux partis d’opposition) ?


Cela fait des années qu’ils savent comment procéder en Cisjordanie - coloniser, pratiquer le nettoyage ethnique et disséquer la région jusqu’à sa mort, tout en restant publiquement fidèle au discours futile sur la paix ou plutôt sur « le processus de paix ». Le résultat final devrait être une Autorité palestinienne aux ordres dans une Cisjordanie judaïsée à l’extrême.

Mais ils sont en panne complète d’idées sur la façon de gérer la situation dans la bande de Gaza, depuis qu’Ariel Sharon a fait son « désengagement ». Le refus de la population de Gaza de se séparer de la Cisjordanie et du reste du monde semble plus difficile à vaincre, même après le prix horrible en vies humaines que les Gazaouis ont payé en décembre 2008 pour leur résistance.


Le scénario pour le prochain tour se déroule devant nos yeux et il ressemble tristement à la même dégradation de la situation qui a précédé le massacre de Gaza il y a deux ans : des bombardements quotidiens sur la bande de Gaza doublés d’une politique qui cherche à provoquer le Hamas afin de tenter de justifier davantage de voies de fait.

Comme l’explique un général, il est maintenant nécessaire de prendre en compte les effets néfastes du rapport Goldstone, à savoir que la prochaine attaque majeure devrait sembler plus justifiée que celle de 2009 (mais cette préoccupation n’est peut-être pas essentielle à ce gouvernement, et ne représente en rien un obstacle).


Comme toujours dans cette partie du monde, d’autres scénarios sont possibles - moins sanglants peut-être et porteurs de plus d’espoir. Mais il est difficile de voir qui peut être à l’initiative d’un autre avenir à court terme : la perfide administration Obama ? Les régimes arabes sans défense ? L’Europe sans caractère, ou les Nations Unies handicapées ? La fermeté de la population de Gaza ainsi que celle du peuple palestinien dans son ensemble font que la grande stratégie israélienne pour les faire disparaître - comme le fondateur du mouvement sioniste, Théodore Herzl, espérait le faire avec le peuple indigène de la Palestine déjà à la fin du XIXe siècle - sera toujours tenue en échec.


Mais le prix à payer pour cela peut encore s’élever, et il est temps pour tous ceux qui ont protesté d’une voix puissante et efficace APRES le massacre de Gaza il y a deux ans, qu’ils le fassent MAINTENANT et tentent de prévenir la prochaine guerre.


Cette voix est décrite en Israël comme une tentative de « délégitimer » l’État juif. C’est la seule voix qui semble soucier sérieusement le gouvernement et l’élite intellectuelle d’Israël (beaucoup plus gênant pour eux que toute condamnation insipide venant d’Hillary Clinton ou de l’Union Européenne). La première tentative pour contrer cette voix a été de prétendre que la délégitimation était de l’antisémitisme déguisé. Cela semble avoir fait long feu depuis qu’Israël a exigé de savoir qui dans le monde appuyait sa politique.

Et bien, il est apparu que les seuls sympathisants enthousiastes de la politique israélienne dans le monde occidental d’aujourd’hui sont les courants, les organisations et les politiciens d’extrême droite, traditionnellement anti-sémites.


La deuxième tentative a été d’essayer de prétendre que les tentatives ayant la forme du Boycott, du Désinvestissement et des Sanctions, rendraient Israël plus déterminé à poursuivre sur sa voie et à agir en État voyou [rogue state]. Toutefois, cela représente une menace vide de sens : la politique israélienne ne dépend pas de cette voix de moralité et de décence ; au contraire, cette voix est l’un des rares facteurs qui puissent limiter la politique agressive israélienne.

Et qui sait quand ?... Si les prochains gouvernements occidentaux s’alignent sur leur public comme ils ont fini par le faire concernant l’apartheid en Afrique du Sud, il peut être mis un terme à cette politique et rendu possible aux Juifs et Arabes de vivre en paix en Israël et en Palestine.

Cette voix est efficace parce qu’elle indique clairement le lien entre le caractère raciste de l’État juif et la nature criminelle de ses politiques envers les Palestiniens. Cette voix s’est récemment structurée dans une campagne organisée et bien définie avec un message clair : Israël restera un Etat paria aussi longtemps que sa constitution, les lois et ses politiques continueront à violer les droits fondamentaux de l’homme et de la société civile pour les Palestiniens où qu’ils se trouvent, incluant le simple droit de vivre et d’exister.


Ce dont nous avons besoin maintenant, c’est que l’énergie - honorable mais totalement futile - investie par le camp de la paix israélien avec ses notions importées d’occident sur la « coexistence » et les projets de « dialogue », soit réinvestie avant qu’il ne soit trop tard dans une tentative d’empêcher un autre chapitre génocidaire dans l’histoire de la guerre d’Israël contre les Palestiniens.


(JPG)

* Ilan Pappe est un historien israélien, il est président du Département d’Histoire à l’Université d’Exeter et co-directeur du Centre des Etudes Ethno Politiques d’Exeter.
En 2007 il a publié « The Ethnic Cleansing of Palestine

 

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=9890

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 18:18

Piqué au vif par les fortes condamnations internationales, Israël a rejeté lundi les critiques de l’UE et de Washington après la démolition d’un bâtiment historique au coeur d’un quartier arabe de Jérusalem-Est annexée, assurant qu’il s’agissait d’une affaire "privée".

"L’action menée hier (dimanche) à l’hôtel Shepherd est le fait de personnes privées agissant dans le cadre de la loi israélienne. Le gouvernement n’était pas impliqué", a affirmé le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué.

"On ne peut attendre de l’Etat d’Israël qu’il impose une interdiction aux juifs d’acquérir des propriétés privées à Jérusalem. Aucun gouvernement démocratique ne peut imposer une telle interdiction et Israël ne le fera certainement pas", a ajouté le communiqué.

La destruction de la plus grande partie de l’ancien hôtel Shepherd, qui a servi de résidence à l’ex-Grand mufti de Jérusalem Amine al Husseini, dans le secteur oriental de la Ville sainte, pour construire à la place 20 logements destinés à des colons juifs, a soulevé un tollé international.

A Bruxelles, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, a condamné "fermement" la destruction de l’ancien hôtel, et rappelé que les colonies étaient "illégales au regard du droit international".

Les colonies "minent la confiance entre les parties et constituent un obstacle à la paix", a-t-elle estimé. "Jérusalem-Est fait partie des territoires palestiniens occupés" par Israël et "l’UE ne reconnaît pas son annexion", a-t-elle rappelé.

"Appeler Jérusalem une colonie constitue un contresens, une insulte contre l’histoire de la ville", a déclaré à l’AFP le porte-parole israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor. "Il est incompréhensible que l’on mélange des questions de droit privé, de droit international et la politique".

Pour Paris, la démolition de l’hôtel Shepherd est un geste qui "fragilise la perspective d’un règlement durable du conflit" tandis que Londres a fait part de son opposition à des "actions provocatrices unilatérales, comme celle-ci, qui entravent les efforts pour reprendre les pourparlers" de paix.

La secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a dénoncé "cette évolution préoccupante qui compromet les efforts de paix visant à établir deux Etats pour parvenir à une solution".

Les négociations de paix, brièvement relancées en septembre à Washington après 20 mois d’arrêt, sont à nouveau suspendues, les Palestiniens exigeant la prolongation d’un moratoire de la colonisation juive, à laquelle le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est refusé.

"Israël a accepté de discuter de tous les dossiers controversés avec les Palestiniens, y compris de Jérusalem, et l’Union Européenne serait bien avisée, si elle souhaite vraiment apaiser la situation, d’encourager les Palestiniens à revenir sur le champ à la table des négociations", a insisté Yigal Palmor.

Toutefois, l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas a expliqué qu’à ses yeux, la politique de colonisation israélienne sonnait le glas des tentatives de reprise des négociations.

La question de Jérusalem est l’une des plus sensibles du conflit israélien-palestinien. Israël a conquis la partie est durant la Guerre des Six jours en juin 1967, avant de l’annexer et de proclamer l’ensemble de la ville comme sa capitale "éternelle et indivisible".

Mais les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur futur Etat. Quelque 270.000 Palestiniens vivent à Jérusalem-Est. Environ 200.000 Israéliens s’y sont établis dans une douzaine de quartiers de colonisation.

 arton3007.jpg

Photo : Les autorités israéliennes ont détruit dimanche la plus grande partie de l’ancien hôtel Shepherd qui a servi de résidence à l’ex-Grand mufti de Jérusalem Amine al Husseini, dans la partie orientale de Jérusalem annexée après son occupation en 1967. L’objectif est de construire sur le site des logements destinés à des colons juifs.

  Al-Oufok      http://www.aloufok.net

(Lundi, 10 janvier 2011 - Avec les agences de presse)

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 22:59

                   Jérusalem 3-01-11       silwan020211.jpg

Tandis que les démolitions de maisons, les ordres d'expulsion, les violences, les blessures, les arrestations et les attaques militaires sont devenus monnaie courante dans la Ville Sainte, décembre 2010 a vu ces tragédies à l'excès, avec le village de Silwan comme cible de l'essentiel des agressions. L'événement le plus triste qui a marqué ce dernier mois de l'année fut le bannissement insidieux par l'armée israélienne d'une personnalité politique palestinienne de premier ordre, Adnan Ghaith.

 

En décembre 2010, le Centre d'information Wadi Hilweh a recensé :

- 13 arrestations d'habitants palestiniens de Silwan, dont 9 enfants,

- 5 démolitions de maisons à Sur Baher et Silwan,

- plus de 6 ordres d'expulsion remis à des habitants palestiniens de Silwan et al-Thuri,

- au moins 8 habitants blessés par balles et des dizaines souffrant des effets asphyxiants d'un grand nombre de salves de gaz lacrymogènes tirées dans tout Silwan pendant les affrontements qui déchirent le village presque quotidiennement. Dernièrement, une petite fille de 5 ans a été blessée par un véhicule de la police israélienne dans le quartier Wadi Hilweh de Silwan.

 

VIOLENCE ET BLESSURES

 

Silwan a été le témoin d'attaques presque quotidiennes pendant le mois de décembre, avec des affrontements entre Palestiniens et colons israéliens soutenus par des gardes appointés par les colons, l'armée, la police et les forces spéciales israéliennes. Maintes et maintes fois, le village a été submergé par les tensions et la violence chaque vois que les colons israéliens, les gardes et les forces armées provoquaient les habitants palestiniens.

 

La pire vague d'affrontements violents en décembre a suivi les tentatives d'expulser la famille Abu Nab, de Bateh al-Hawa. Les autorités israéliennes avaient annoncé leur intention d'évacuer la maison familiale le 26 décembre, et des affrontements ont éclaté ce jour là tandis qu'une présence militaire lourde se répandait dans tout le secteur et que de nombreuses rues étaient fermées aux résidents. Les affrontements et les confrontations se sont répandus dans plusieurs quartiers de Silwan mais la violence est restée concentrée sur Baten al-Hawa, où elle s'est poursuivie sans relâche les deux jours suivants tandis que des députés israéliens du Parti National d'extrême droite visitaient la colonie Beit Yonatan, construite à Baten al-Haw

 

ARRESTATIONS ET DETENTIONS

13 arrestations et détentions ont été recensées à Silwan pendant le mois de décembre.

9 des personnes arrêtées étaient policebeatingpalestiniades enfants entre 11 et 17 ans, dont 6 d'entre eux ont été enlevés de chez eux pendant des raids militaires, les 3 autres dans les rues du village.

 

4 des enfants arrêtés ont raconté en détail leur expérience à Silwanic. Ils ont tous les 4 raconté qu'ils avaient été battus et humiliés par les officies de police et les enquêteurs israéliens pendant leur détention et leur interrogatoire. A.Q., 15 ans, a dit à Silwanic qu'il a été arrêté à 4h du matin le 27 décembre, lorsque 25 policiers des forces spéciales israéliennes, masqués et surarmés, ont fait une descente dans la maison familiale à Wadi Hilweh. La police a pénétré dans la maison, a raconté A.Q., en escaladant la grille qui sépare la cour de la maison de la colonie israélienne adjacente. La police s'est saisi de A.Q. et l'a poussé dans un véhicule de police où elle l'a obligé à rester assis dans une position douloureuse, la tête coincée entre les jambes et menacé de coups s'il se redressait. La police est allée ensuite chez un autre enfant de 13 ans pour l'arrêter, et A.Q. a été tabassé par les officiers lorsqu'il a protesté contre l'arrestation de l'autre enfant. Ils ont été tous les deux transférés rue Salah al-Din où, avec un autre enfant de 15 ans arrêté chez lui la même nuit, ils ont été soumis à un interrogatoire. Selon A.Q., ils ont été obligés de signer des documents rédigés en hébreu puis transférés au poste de police Maskubya où ils ont été interrogés par un autre enquêteur qui les a accusé d'avoir volé son arme à un garde des colons, d'avoir mis le feu à sa propriété et d'avoir tiré sur des gardes, avec lesquels ils ont échangé des tirs.

 

Le plus jeune des enfants détenus a été libéré avant le procès qui devait avoir lieu à cause des marques sur son visage qui trahissaient clairement la brutalité de la police à laquelle il avait été soumis. La détention des deux autres enfants a été prolongée d'une autre journée avant qu'ils soient finalement libérés sous caution le 28 décembre après leur procès devant la Cour centrale israélienne.

 

Ahmed Dana, 13 ans, a été arrêté le 26 décembre par les policiers des forces spéciales israéliennes, qui ont détenu l'enfant dans la voiture privé d'un garde de colons avant qu'il soit transféré au poste de police. Sa détention a duré plus de 24 heures avant qu'il soit libéré sous caution (10.000 NIS – 2.100€).

 

Mustafa Jamjoum, 13 ans, a été arrêté le 16 décembre dans le district Bir Ayyub de Silwan, blessé à la tête lors d'affrontements dans le quartier. Pendant le procès de Jamjoum, le procureur israélien a exigé que sa détention soit prolongée de 3 mois. Jamjoum a été assigné à résidence, chez lui, pendant une semaine, en grande partie grâce à son avocat, envoyé par Addameer et le Mouvement mondial en faveur des enfants.

 

DEMOLITIONS DE MAISONS

 

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La Municipalité de Jérusalem a accéléré sa campagne de démolition à Jérusalem Est en décembre, usant fréquemment du prétexte éculé de construction illégale, ou de construction sans permis. 2 maisons palestiniennes ont été détruites à Silwan et 2 à Sur Baher par les bulldozers de la municipalité flanqués d'un nombre impressionnant de policiers et de soldats israéliens. 2 autres maisons à Sur Baher ont été démolies par leurs propriétaires, après que la municipalité leur aient donné une semaine pour les détruire eux-mêmes pour éviter les frais énormes imposés par le gouvernement israélien aux habitants des maisons qu'ils démolissent et la perte de leurs affaires écrasées la plupart du temps sous les roues des bulldozers pendant la destruction.

 

Une des plus grandes hypocrisies du prétexte de non possession de permis de construire utilisé par le gouvernement pour démolir les maisons est que la grande majorité d'entre elles, dans les secteurs palestiniens de Jérusalem Est, ont été construites avant l'annexion de la ville en 1967 et ne peuvent donc pas avoir été bâties dans le cadre du schéma d'urbanisme israélien en cours. Il n'y a pas de schémas d'urbanisme pour les secteurs palestiniens et les permis de construire sont pratiquement impossibles à obtenir pour les habitants palestiniens de Jérusalem, beaucoup sont donc obligés de construire sans permis.

 

BANNISSEMENT D'UN MEMBRE DU COMITE DE SILWAN

                                                      adnanq.jpg

Décembre 2010 a été marqué par la bataille juridique menée par Adnan Ghaith (à droite sur la photo ci-dessus), membre du Comité populaire d'al-Bustan, contre l'ordre de l'armée israélienne de l'expulser de Jérusalem pendant 4 mois. Ghaith, personnalité clé de la communauté et secrétaire général du Fatah à Silwan, a retiré son appel final contre l'ordonnance militaire fin décembre lorsqu'il est apparu évident qu'il était impossible de lutter contre l'ordre par le système judiciaire israélien. L'ordre entrera en vigueur le 12 janvier 2011 et durera jusqu'au 12 avril. Les résidents voient cette mesure comme une évolution alarmante de la répression israélienne contre l'activité politique et l'identité palestiniennes dans la Ville Sainte.

 

 

Source : Wadi Hilweh Information Center

Traduction : MR pour ISM

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 19:40

Nous nous associons à cet appel et nous rendrons hommage à Jawaher et à toutes les femmes palestiniennes qui luttent, lors de notre veille mercredi prochain 12 à Montbrison. Tous ceux qui le souhaitent sont bienvenus.


Femmes en Noir Montbrison ( France).


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        " Il neige dans mon coeur...."

 

      A nos amies palestiniennes et à tous ceux qui agissent pour la 

paix et l'amour, partout dans le monde

 

 

 

 

 

 

"Alors que le monde célébrait le Nouvel an, Jawaher Abu Rahmeh, une femme palestinienne habitante de Bil’in, àgée de 36 ans a été tuée par des gaz lacrymogènes utilisés en quantité massive par les forces d’occupation israélienne contre des Palestiniens, des Internationaux et des Israéliens non violents et pacifiques, qui ensemble agissent pour arrêter le mur et terminer l’occupation.

 

Jawaher, tous les vendredis marchait vers la barrière et le mur qui volaient la terre de paysans palestiniens pour une nouvelle colonie israélienne.

Comme beaucoup de femmes palestiniennes, elle était courageuse, fière et pleine de dignité.

Sa mère porte encore le deuil de la perte de son fils bien-aimé, Bassem, tué aussi par la FDI, il y a deux ans, et maintenant, avec lui, elle porte le deuil de sa fille bien-aimée. Nous devons nous plaçons aux côtés de la famille Abu Rahmeh à cette occasion…un autre moment terrible de perte et un grand sacrifice.

Nous ne pouvons pas oublier Jawaher et sa lutte pour la liberté et les droits de vivre sur sa terre.

 

Malgré la brutalité de l’occupation, les Palestiniens n’abandonnent pas leur droit à la liberté.

Une résistance non violente pacifique est en train de croître…dans les villages et les villes pour lutter contre l’occupation et y mettre fin, contre les colonies illégales et leur extension, contre le Mur de l’apartheid, contre le siège de Gaza et la politique raciale imposée à la vie quotidienne de Palestiniens.

 

Ce vendredi, 7 janvier 2011, à 11h30 nous appelons toutes les femmes à participer à une vigie silencieuse à Bil’in pour exprimer notre chagrin et notre douleur pour la perte d’une femme palestinienne douce et courageuse, une résistante non violente, Jawaher Abu Rahmeh. Notre objectif est que notre vigie silencieuse soit entendue comme le tonnerre dans le monde entier. Nous rendrons hommage à Jawaher et à toutes les femmes palestiniennes qui luttent pour le droit à la liberté et l’autodétermination de leur peuple, pour la fin de l’occupation afin de jouir des droits auxquels tous les êtres humains ont droit.

 

Pour plus d’informations, contactez : 0599 940 073 – 0527 251612 – 0597 453221"

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 21:37

DSCF1086.jpg

Que cette nouvelle année soit à l'image de ceux qui luttent et refusent l'injustice, la misère, la violence,... : belle et généreuse, folle et courageuse, digne et aimante, ...


Qu'elle soit plus clémente pour tous ceux qui souffrent dans ce monde, plus audacieuse pour tous ceux qui résistent !

 

 

Voici la nouvelle année, comme un chemin qui se dévoile. Que sur la route de vos projets, le soleil se mêle aux étoiles.

Meilleurs voeux à toutes et tous !

Femmes en Noir Montbrison

 

 

 

 

 

 

 

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 23:02

DSCF1095Docteur en médecine de profession, il est aussi membre du Conseil législatif palestinien et a été candidat à la présidence de l’Autorité palestinienne en 2005. Agé de 56 ans, Mustafa Barghouti porte plusieurs chapeaux, mais ce qu’il représente le plus est l’espoir de l’émergence d’un troisième pouvoir pour son peuple palestinien qui en a marre du système binaire Fatah-Hamas. 

 

A Delhi récemment pour participer à une conférence sur une Paix juste en Palestine, il minimise avec modestie l’importance de son parti – l’Initiative nationale palestinienne (INP), dont il est actuellement le président.

 

Barghouti a fondé le parti avec Edward Said, décédé, et Haider Abdel Shafi, qui avait présidé la délégation de Madrid en 1990. « Nous avons le soutien de centaines d’intellectuels et de militants parmi les Palestiniens dans les territoires et dans la diaspora. Notre programme consiste à mettre fin à l’occupation de notre pays et notre peuple par Israël, assurer la justice sociale pour tous – femmes, travailleurs, jeunes, handicapés à l’intérieur de la Palestine et construire une démocratie – la Palestine devrait être une démocratie. Notre lutte est basée sur la résistance non violente, l’unité nationale et une puissante campagne de solidarité qui inclut le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS) contre la campagne d’Israël. Il insiste sur le fait que 80% des membres du parti ont moins de 24 ans et des femmes ». C’est incontestablement une troisième force montante dans la politique palestinienne.

 

 

 

Le parti, créé en 2002 critiquait d’une part le processus d’Oslo, auquel Barghouti et Said s’étaient opposés avec véhémence (Barghouti avait quitté le Parti communiste qui était partie prenante dans les accords d’Oslo), et d’autre part en réponse aux conflits internes qui émergeaient dans la politique palestinienne.

 

 

 

« L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) est l’organisation chapeau de toutes les organisations palestiniennes mais malheureusement, depuis plus de 20 ans depuis Oslo, l’OLP semble s’être arrêté de se développer. Il est devenu marginalisé et minimalisé au profit de l’Autorité palestinienne, ce qui a été une grosse erreur. Nous devons essayer d’ouvrir OLP à plus de pluralisme et plus de partis. » L’INP, fait surprenant, ne fait pas partie de l’OLP. Il proteste aussi contre le fait que l’OLP n’a pas eu d’élections pendant un certain temps. Critique amer de la politique israélienne envers les Palestiniens et champion passionné de la cause palestinienne, il pense que le processus de paix « est inutile tant que Israël continue à avoir et à construire des colonies. La réalité est que nous avons un médiateur qui n’est pas impartial. Le processus de paix est devenu une substitution à la paix, une dépendance de la communauté internationale pour s’absoudre elle-même de sa culpabilité dans la souffrance des Palestiniens. »

 

 

 

Il accepte avec franchise la responsabilité palestinienne pour le processus presque défunt. « Les Accords d’Oslo étaient le pire de ce qui pouvait nous arriver. Arafat lui-même m’a confessé que c’était un piège. Depuis Oslo, l’économie israélienne a quadruplé et a ouvert des moyens pour établir des relations avec l’Inde et la Chine. Je suis prêt à accepter la solution des deux Etats mais elle semble moribonde et on retournera à la Solution d’un seul état. Mais une chose que les Palestiniens n’accepteront jamais est d’être les esclaves de l’occupation. »

 

 

 

Alors, comment est-il devenu un militant ? « J’ai été actif depuis 1967 quand j’avais 13 ans ». Quand Israël a capturé la Cisjordanie de la Jordanie dans la guerre de 1967, Barghouti était à peine un étudiant mais il a réalisé que « l’histoire palestinienne en était devenue une de confiance en soi et de mobilisation en soi ». Jusque là, nous nous étions attendu à l’aide du monde arabe, mais cette guerre a prouvé que nous étions livrés à nous-mêmes. »

 

 

 

Comme docteur, Barghouti a contribué à installer la Société d’assistance médicale palestinienne, il y a 30 ans. « Nous avons initié un nouveau concept de soins médicaux primaires et aussi des femmes travailleuses médicales. » Il a passé par presque chaque village et ville dans les territoires palestiniens et a vu « la réalité de la Palestine » - quelque chose qui a renforcé sa résolution de servir son peuple. En 1989, il est devenu un des fondateurs de l’Institut de la santé, du développement, de l’information et de la politique, un groupe de réflexions représentant une alliance de 90 organisations de la communauté palestinienne.

 

 

 

Il a été nominé pour le Prix Nobel de la paix pour sa résistance non-violente. « Nous croyons que la non-violence est la méthode de résistance la plus efficace et une grande partie de notre lutte a été non-violente, » dit-il rappelant la grève arabe de 1936 contre les Britanniques en Palestine et la première Intifada qui a éclaté dans la Bande de Gaza et la Cisjordanie dans les années 1980.

 

 

 

Barghouti s’est engagé avec beaucoup de Palestiniens plus jeunes dans la résistance non-violente contre des politiques israéliennes comme le Mur de séparation, les pratiques économiques inéquitables et la punition collective. « Nous avons créé un mouvement contre le Mur avec des manifestations, des sit-ins, même en démolissant un peu du mur avec nos mains nues (près du village de Neilin proche de Ramallah). Une fois, nous avons retiré des barricades près de Bethléem. » Il était parmi les 26 personnes de la première flottille qui a essayé d’apporter de l’aide humanitaire à Gaza en 2008. En septembre, Israël a empêché une flottille juive d’atteindre Gaza.

 

 

 

Il est aussi le fer de lance d’un mouvement pour le boycott de produits israéliens en Cisjordanie. « « Nous avons l’intention de lancer une grande campagne pour le boycott de jus de fruits d’Israël, » dit-il. Est-ce faisable pour l’économie palestinienne ?

 

« Si nous augmentons la production locale, ne serait-ce que de 5%, on pourrait augmenter l’emploi local, ce qui est un besoin pressant. » Son parti fait aussi campagne pour que le gouvernement commence un fonds pour l’éducation d’étudiants, parce qu’il trouve que « l’Autorité palestinienne dépense trop pour la sécurité qui en réalité soutient l’occupation (israélienne). En fait, il estime que l’Autorité devrait « aussi boycotter la coopération de sécurité avec Israël, qui est plus destinée à protéger les intérêts israéliens. »

 

 

 

L’INP de Barghouti a aussi collaboré à servir d’intermédiaire pour les accords de La Mecque en 2007 entre le Hamas et l’OLP. Mais, il reconnaît avec mélancolie que le « gouvernement unifié a été marginalisé depuis le blocus imposé par Israël ». « Maintenant le seul chemin devant nous est de ramener la démocratie et avoir des élections présidentielles et parlementaires qui ont été annulées. Même des élections municipales ont été annulées par l’Autorité palestinienne. Le Hamas et le Fatah – font tous les deux une grande erreur. »

 

 

 

Une autre contribution (qu’il ne mentionne pas mais qu’un ami américain qui l’accompagne fait) a été d’obtenir le retrait du nom de Nelson Mandela de la liste US des terroristes, quelque chose qu’il avait souligné dans une interview à CNN !

 

 

 

Interrogé sur ses attentes du monde arabe et si celui-ci y répond ( ??? if it had lived up to it) la réponse vient sur le champ : « Le monde arabe aurait pu faire beaucoup plus pour les Palestiniens. Nous attendons d’eux qu’ils rejoignent la campagne de boycott et de désinvestissement contre Israël, » mais il reste suffisamment réaliste pour comprendre que « tandis que certains le feront, d’autres ne le feront pas ». « Notre région a trois forces opérantes – l’Iran, la Turquie et Israël…Le monde arabe est marginalisé et on a besoin de démocratie dans le monde arabe. Le manque de démocratie est un problème majeur dans notre partie du monde. »

 

 

 

Et alors il dit avec nostalgie, « Vous ne savez pas ce que vous avez en Inde. Vous avez beaucoup de chance. En Palestine, même quelques municipalités n’ont plus eu d’élections depuis 13 ans. Dans les élections de 1996 il y avait un grand enthousiasme parmi le peuple, bien que les élections étaient truquées. Malgré cela les gens avaient beaucoup d’espoir et d’attentes. Nous n’avons pas simplement besoin d’un état mais d’un état démocratique. »

 

 

 

Au sujet de ses attentes de la part de l’Inde, Barghouti dit, « Nous sommes désolés par le retournement politique de l’Inde…ce n’est pas la politique indienne traditionnelle mais nous Palestiniens, nous nous sommes trompés à Oslo où nous avons aidé à ce changement. Oslo a aussi ouvert la voie pour des pays arabes et musulmans pour établir des relations diplomatiques et des liens commerciaux avec Israël. Donc, nous ne pouvons pas blâmer l’Inde qui a suivi la voie adoptée par certains pays arabes et musulmans comme l’Egypte et la Jordanie. » Néanmoins, il a l’impression que le temps est venu pour que la société civile élève la voix, » et il souligne qu’il n’est « pas pessimiste ». Cela commence toujours lentement, avec les partis de gauche exprimant d’abord leur soutien pour les mouvements de libération nationaux, ensuite la société civile prête sa voix et un jour, cela arrive, je crois que les choses vont changer. »

 

 

 

Dans quelle mesure pense-t-il que la campagne BDS est éthique, vu qu’il y a des organisations et des individualités en Israël qui sont opposés à la politique gouvernementale vis-à-vis des Palestiniens ? « Le mouvement pour la paix en Israël est surtout composé d’individualités, et elles soutiennent aussi le BDS. Il y aura toujours des braves gens partout. J’ai plus confiance dans la diaspora juive que je trouve plus sensible. » Après tout, dit-il, « la lutte palestinienne n’est pas pour moi une question de nationalisme mais de justice. »

 

http://www.thehindubusinessline.com/life/2010/10/29/stories/2010102950120400.htm

 

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 22:31

DSCF1084.jpgMerde au Hamas. Merde à Israël. Merde au Fatah. Merde à l’ONU et à l’Unrwa (1). Merde à l’Amérique ! Nous, les jeunes de Gaza, on en a marre d’Israël, du Hamas, de l’occupation, des violations permanentes des droits de l’homme et de l’indifférence de la communauté internationale. Nous voulons crier, percer le mur du silence, de l’injustice et de l’apathie de même que les F16 israéliens pètent le mur du son au-dessus de nos têtes, hurler de toute la force de nos âmes pour exprimer toute la rage que cette situation pourrie nous inspire. Nous sommes comme des poux coincés entre deux ongles, nous vivons un cauchemar au sein d’un autre cauchemar. Il n’y a pas d’espace laissé à l’espoir, ni de place pour la liberté. Nous n’en pouvons plus d’être piégés dans cette confrontation politique permanente, et des nuits plus noires que la suie sous la menace des avions de chasse qui tournent au-dessus de nos maisons, et des paysans innocents qui se font tirer dessus simplement parce qu’ils vont s’occuper de leurs champs dans la zone «de sécurité», et des barbus qui se pavanent avec leurs flingues et passent à tabac ou emprisonnent les jeunes qui ont leurs idées à eux, et du mur de la honte qui nous coupe du reste de note pays et nous enferme dans une bande de terre étriquée. On en marre d’être présentés comme des terroristes en puissance, des fanatiques aux poches bourrées d’explosifs et aux yeux chargés de haine ; marre de l’indifférence du reste du monde, des soi-disant experts qui sont toujours là pour faire des déclarations et pondre des projets de résolution mais se débinent dès qu’il s’agit d’appliquer ce qu’ils ont décidé ; marre de cette vie de merde où nous sommes emprisonnés par Israël, brutalisés par le Hamas et complètement ignorés par la communauté internationale. Il y a une révolution qui bouillonne en nous, une énorme indignation qui finira par nous démolir si nous ne trouvons pas le moyen de canaliser cette immense énergie pour remettre en cause le statu quo et nous donner un peu d’espoir.                     DSCF1039

Le dernier coup qui a encore aggravé notre frustration et notre désespoir s’est produit le 30 novembre, quand des miliciens du Hamas ont débarqué au siège du Sharek Youth Forum (www.sharek.ps, une organisation de jeunesse très active à Gaza) avec leurs fusils, leurs mensonges et leur agressivité. Ils ont jeté tout le monde dehors, arrêté et emprisonné plusieurs personnes, empêché Sharek de poursuivre ses activités ; quelques jours plus tard, des manifestants regroupés devant le siège de Sharek ont été agressés, battus et pour certains emprisonnés. C’est vraiment un cauchemar au sein d’un autre cauchemar que nous vivons. Il n’est pas facile de trouver les mots pour décrire la pression qui s’exerce sur nous. Nous avons difficilement survécu à l’opération «Plomb durci» de 2008-2009, quand Israël nous a systématiquement bombardé la gueule, a détruit des milliers de logements et encore plus de vies et de rêves. Ils ne se sont pas débarrassés du Hamas comme ils en avaient l’intention mais ils nous ont fichu la trouille pour toujours, et le syndrome du «stress post-traumatique» s’est installé à jamais en chacun de nous, parce qu’il n’y avait nulle part où fuir les bombes. Nous sommes une jeunesse au cœur lourd. Nous portons en nous un poids tellement accablant qu’il nous empêche d’admirer le coucher de soleil : comment pourrait-on, alors que des nuages menaçants bouchent l’horizon et que des souvenirs effrayants passent dans nos yeux à chaque fois que nous les fermons ? Nous sourions pour cacher la douleur, nous rions pour oublier la guerre, nous gardons l’espoir pour ne pas nous suicider tout de suite. Au cours des dernières années, Hamas a tout fait pour prendre le contrôle de nos pensées, de notre comportement et de nos attentes. Nous sommes une génération de jeunes qui se sont déjà habitués à évoluer sous la menace des missiles, à poursuivre la mission apparemment impossible qui consiste à mener une existence normale et saine, et nous sommes à peine tolérés par une organisation tentaculaire qui s’est étendue à travers notre société, tel un cancer malveillant déterminé à détruire dans sa propagation jusqu’à la dernière cellule vivante, la dernière opinion divergente, le dernier rêve possible, à paralyser chacun de nous en faisant régner la terreur. Et tout ça arrive dans la prison qu’est devenu Gaza, une prison imposée par un pays qui se prétend démocratique. A nouveau l’histoire se répète dans toute sa cruauté et tout le monde a l’air de s’en moquer. Nous vivons dans la peur. Ici, à Gaza, nous avons peur d’être incarcérés, interrogés, battus, torturés, bombardés, tués. Nous avons peur de vivre parce que chaque pas que nous faisons doit être sérieusement considéré et préparé, parce qu’il y a des obstacles et des interdits partout, parce qu’on nous empêche d’aller où nous voulons, de parler et d’agir comme nous le voulons et même parfois de penser ce que nous voulons, parce que l’occupation colonise nos cerveaux et nos cœurs, et c’est tellement affreux que c’est une souffrance physique, que nous voulons verser des larmes de révolte et de colère intarissables. Nous ne voulons pas avoir de haine, ressentir toute cette rage, et nous ne voulons pas être encore une fois des victimes. Assez ! Nous en avons assez de la douleur, des larmes, de la souffrance, des contrôles, des limites, des justifications injustifiées, de la terreur, de la torture, des fausses excuses, des bombes, des nuits sans sommeil, des civils tués aveuglément, des souvenirs amers, d’un avenir bouché, d’un présent désespérant, des politiques insensées, des politiciens fanatiques, du baratin religieux, de l’emprisonnement.

 

 

Nous disons : ASSEZ ! Ce n’est pas le futur que nous voulons ! Nous avons trois exigences : nous voulons être libres, nousDSCF1100.jpg voulons être en mesure de vivre normalement et nous voulons la paix. Est-ce que c’est trop demander ? Nous sommes un mouvement pacifiste formé par des jeunes de Gaza et des sympathisants de partout ailleurs, un mouvement qui continuera tant que la vérité sur ce qui se passe chez nous ne sera pas connue du monde entier, et à tel point que la complicité tacite et la tonitruante indifférence ne seront plus acceptables. Ceci est le manifeste pour le changement de la jeunesse de Gaza ! Nous allons commencer par rompre l’occupation qui nous étouffe, par nous libérer de l’enfermement mental, par retrouver la dignité et le respect de soi. Nous garderons la tête haute même si nous rencontrons le refus. Nous allons travailler nuit et jour pour changer la situation lamentable dans laquelle nous nous débattons. Là où nous nous heurtons à des murs, nous construirons des rêves. Nous espérons que vous qui lisez maintenant ces lignes, oui, vous, vous nous apporterez votre soutien. Pour savoir sous quelle forme c’est possible, écrivez sur notre mur ou contactez-nous directement à freegazayouth@hotmail.com Nous voulons être libres, nous voulons vivre, nous voulons la paix.

 

Tribune par Gaza Youth Breaks Out , Collectif de jeunes artistes et militants associatifs de la bande de Gaza

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