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14 septembre 2009 1 14 /09 /septembre /2009 17:33

Le Collectif des Anarchistes Contre Le Mur (Anarchist Against The Wall AATW) a été formé durant le mois d’Avril 2003, suite à un campement de résistance qui s’est tenu aux abords du village de Mas’ha, situé à de la ligne verte. Sous la pression de la construction du mur confiscant et défigurant ses terres, le comité populaire local du village a convoqué israéliennes et israéliens, à venir se joindre à la lutte contre le plan de ségrégation imposé de force par leur propre gouvernement.

En décembre 2003, à Deir Ballut, village voisin de Mas’ha, un nouveau camp de résistance pris le jour. Une des actions que le collectif AATW ordonna fut de revenir à Mas’ha pour intervenir directement sur l’élévation de la barrière de séparation, en y sectionnant le grillage de son portail principal. Durant cette action, l’armée israélienne utilisa pour la première fois des tirs à balles réelles à bout portant contre le groupe de manifestants. Gil Na’amati, membre du collectif AATW fut grièvement blessé.

Couverte par la majeure partie des médias israéliens, cette action consolida la cohésion du groupe et frappa la conscience populaire israélienne indifférente jusqu’alors à la construction du mur.

2004, surnommée Intifada du mur, fut l’année d’un soulèvement général qui s’étendit sur toute la longueur de majeure partie des villages affectés par la trajectoire du mur se révolta et se structura en comités locaux de résistance Budrus, Deir Qadis, Azawia, Kharbata, Bidu, Beit Surik, Beit Liqia etc. Deux à trois manifestations avaient lieu chaque jour. Le collectif AATW pris de court, ne pouvait ni suivre ni participé à chacune de ces actions. Les manifestations se déroulaient en semaine réduisant ainsi la présence du collectif AATW sur le terrain, alors que l’armée israélienne qui ne savait pas comment réagir face à ce soulèvement généralisé, intervenait avec violence et brutalité. Des Chars, des hélicoptères, des troupes d’élites pénétraient de minuscules réalités rurales comme celle de Budrus, village de 1200 habitants.

En conséquence de ces interventions militaires d’urgences, neuf palestiniens furent tués durant les manifestations contre l’élévation du mur et chaque jour, cinquante à cent palestiniens furent blessés par balles en caoutchouc et hospitalisés. Cette même année, l’armée cessa de construire le mur sur toute sa longueur, afin de se concentrer particulièrement sur certains tronçons stratégiques et d’en assurer la finition. Malgré le ralentissement de la construction du mur obtenu par le soulèvement populaire palestinien, ses motivations et sa persévérance se sont affaiblis du fait de la répression violente de l’armée. C’est au creux de cette vague qu’un nouveau village prit la relève Bil’in.

En février 2005 Bil’in réuni par son comité populaire local débuta sa lutte de résistance contre la construction du mur. Bil’in marqua un point de transformation dans la planification et l’organisation des manifestations contre le mur. Les manifestations organisées en fin de semaine, favorisant ainsi la recrudescence de la présence du collectif AATW ainsi que d’autres mouvements israéliens solidaires de la cause palestinienne, choisit plutôt l’action symbolique que la confrontation directe, jouant ainsi sur le pouvoir de communication des medias. Malgré la permanence de la violence militaire, la présence des médias, d’internationaux et d’israéliens en contenait la profusion telle qu’elle fut exercée l’année précédente. La résistance contre la construction du mur pouvait ainsi se déployer à long terme. Chaque vendredi, depuis février 2005, Bil’in tient tête à l’armée israélienne. La relance de Bil’in engagea de nouveaux villages, situés principalement aux abords de Jérusalem et au sud de Bethlehem à faire appel à la lutte Abud, Beit Sira, Umm Salamuna, El Wallaja etc.

À l’instar de Budrus, le cas Bil’in révéla le mensonge du plan de sécurité du gouvernement israélien. Le mur ne sert pas à protéger la population civile israélienne, mais sert de rempart à l’acquisition illégale de nouveaux terrains en vue d’élargir et d’agrandir les colonies aux seins des territoires occupés. Alors que le tribunal international de la Hague condamna l’entreprise du gouvernement israélien, ce dernier poursuit sans égard son plan d’apartheid contre la population palestinienne qui consiste à diviser la Cisjordanie en cinq enclaves principales. Morcelant ainsi la Cisjordanie et par l’agrandissement de ses colonies existantes dont le mur n’est qu’une façade, le gouvernement israélien tente d’effacer de son panorama la réalité palestinienne et d’englober la Cisjordanie à son patrimoine national. Conquête d’un territoire par disparition de sa population locale.

Le mur n’est que l’un des éléments d’une machine d’apartheid beaucoup plus complexe et subtile faisant intervenir côte à côte le système judiciaire et militaire.

La construction du mur touche à son terme. À l’intérieur de la Cisjordanie, si l’on considère une même parcelle de terrain, l’entité palestinienne est totalement retranchée de son propre territoire par l’imperméabilité du réseau des colonies et de son réseau de routes agencé.

Joindre le mouvement de soulèvement populaire palestinien devient une entreprise de plus en plus difficile, le défi des Anarchistes contre le mur est de maintenir et d’élargir à long terme son réseau de communication et de présence sur le terrain en collaboration avec les divers comités populaires locaux.

Les Anarchistes contre le mur persévèrent dans leur soutien des nouveaux villages susceptibles de participer à la lutte, maintiennent leur présence durant les diverses manifestations organisées par les comités populaires locaux, programment de nouvelles actions directes visant à enrayer le mécanisme du mur. En effet, le mur est une machine qui nécessite une surveillance ainsi qu’un entretien permanent. À grande échelle et long terme, les coûts excessifs de réparation d’entretien et de surveillance pourraient rendre inefficace le projet du mur.

Afin de rendre possible son action, le collectif Anarchistes contre le mur appelle à un soutient financier afin de pourvoir principalement

.               Aux coûts de représentation légale qui s’élèvent à 50.000 euros par an.

.               Aux coûts de transport qui s’élèvent à 9600 euros par an.

.                Aux coûts de matériel qui s’élèvent à 3000 euros par an.

http// awalls.org

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